Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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10 juillet 1915 : il faut encore voir la discorde au milieu de la famille

10 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

J’attend demain avec beaucoup de  nervosité

ta lettre m’a en effet fait beaucoup de
peine,

.                                       10 juillet 1915

.                              Ma Jeannot

Hier j’ai reçu ta lettre du 6 courant
qui m’a en effet fait beaucoup de
peine, tellement, que je n’ai pas eu le
courage de te répondre. J’attendais une
autre lettre aujourd’hui avec beaucoup
d’impatience et je n’ai rien reçu et
j’attend demain avec beaucoup de
nervosité. Ce n’est donc pas assez d’en-
durer une si longue séparation, de
souffrir loin de tous ceux que l’on
aime, qu’il faut encore voir la discor-
.                                                             de

 

 

 

Centre  gauche

 

au milieu de la famille, entre ceux que
l’on aime et que l’on attend de revoir
avec impatience. Comme c’est pénible
de voir pareille chose. Je suis ennuyé.
Quand donc finira tout ce commer-
ce ? Quand pourrais-je reprendre
ma place dans la famille et travailler
pour mes deux gosses chéries.
Ma Jeannot : d’après ta lettre, si
tout est tel que tu le dis tu as peut-être
raison. L’oncle n’a pas le droit de t’in-
sulter, il n’est pas obligé de te garder
cher lui et je n’aurais pas cru qu’il
fasse pareille chose ni te traiter de
la sorte. Vous ne pouvez pas vous enten-
dre il vaut donc mieux que vous ne
viviez pas ensemble. Tu me dis que
mon père doit m’écrire. J’espère qu’il
m’expliquera lui aussi ce qui se passe
je le désire. Je ne crois pas que tu cher-
che à me tromper et que tout ce que
tu me dis est bien la vérité ; qu’aucune
influence étrangère ne t’a décidée
a prendre pareille décision. Je vou-
drais savoir si madame Berger
est toujours à la maison et si son arri-
vée n’a pas été un peu la cause de
ce qui arrive : car quand j’ai su
qu’elle allait ab habiter avec vous

 

Vous ne pouvez pas vous enten- dre il vaut donc mieux que vous ne  viviez pas ensemble

Je n’aurais pas cru qu’il
fasse pareille chose

Centre droit

çà ne m’a guère plu et j’ai eu l’in-
tuition qu’il arriverait quelque chose.
J’attend un peu plus de détails et
j’espère que ma femme sera toujours
une personne respectable qui n’oublira
pas ses devoirs et l’amour qui nous
a uni et que je crois toujours aussi
grand et aussi sincère. Soigne bien
notre Zizou chère Jeannot, songe bien
que ton Simon t’adore et que tu es toi
et notre enfant, toute sa vie. Je vous
aime par-dessus tout, mon devoir
et mon bonheur est près de vous.
Patience et qu’il nous soit permi
de reprendre notre bonne vie d’au-
trefois.
Bien des choses à mes parents
j’attend que mon père m’écrive
et m’explique.
Merci à ta mère pour le
billet de 100 sous qu’elle m’a
envoyé. Bonjour à ta grand-
mère et à tous les parents.
J’attend des détails sur ce
qui s’est passé.

Verso

Simon termine sa lettre

Je suis pressé on m’attend pour travailler.

 

Au revoir à tous

 

Je suis pressé on m’attend
pour travailler.
Mille baisers
Ton Simon qui
t’adore
.         Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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