Recto
Moingt le 21 mars 1916
Mon cher Simon
J’ai reçu ce soir tes lettres du 14.16.17
La correspondance marche mal. Et je suis fort éton-
ner que tu es rester si longtemp sans rien
recevoir de moi. Les lettres en retard doivent
être mise au rebut car moi non plus je n’ai pas
recu toutes les tiennes. Si seulement tu recevais les
colis en bon état ça pourrait encore faire
Heureusement que l’on daigne vous donner
un peu plus à manger. Quand verrons nous
la fin comme elle ce fait attendre. Mais
je ne pense pas que ça dure bien long-
temp. Mon cher Simon de mener une pareille
vie Et endurer la faim je crois bien
que tu ne dois pas être bien fort c’est
une triste vie quand même. Quand
reprendrons-nous la notre. Quand,
Depuis le temps que l’on fait la même
question. Et pour en finir c’est toujours
Centre gauche
la même chose. notre Zizou se porte toujours
a merveille elle nous fait toujours bien
des sottises. Ce soir elle a laver la vaisselle
Elle ne sait que s’imaginer. Elle coure
toujours les rues. Aussi elle a une
tête bien fraiche. Elle est rouge comme
une cerise. En huit jours tu ne peux te
figurer ce qu’elle a grandi. Son rhume
lui a complètement passer .
Tes parents sont aussi en très bonne
santé. Je veux bien espérer que tu
auras reçu leur colis ainsi que le
miens. Je t’en enverrais un autre mais
avant je voudrais savoir si tu les
reçois. Ici le temps n’est pas mauvais
quoique sombre et menaçant de la pluie
mais il ne tombe rien. Ce qui fait que
j’ai moins de peine pour aller
travailler quoique les pieds ne me
fasse plus mal. Le travail n’est tou-
jours pas mauvais
Centre droit
Tu me dis que Joanny ta écris n’attends pas
des lettres de Georges. Car il n’a pas
changer. Il se souci fort peu des autres.
Enfin espérons que la situation s’améliore
car mon pauvre Simon toutes les misères
tu les a eu. Vivement la paix que tu
puisses venir te refaire un peu près de
nous. Et voir grandir le petit Zizou
Certes nous ferons notre possible
pour l’élever le mieux que nous
pourrons. Et sois certain que ta
petite femme ne toublie pas un
instant et ne cesse de souhaiter
de voir venir le plutôt possible le
grand jour qui nous réunira
Comment oublier l’amour qui a
été le notre. Au revoir mon Simon
en espérant toujours te lire en bonne
santé ta Jannot t’embrasse de tous
son cœur et t’envoi de bien grosses
. caresses
Verso
Tu es du coté de Verdun mais dans quel parage
Bien le bonjour a tes copains
Ce serais bien préférable de venir écouter
chanter les oiseaux ici au moins tu
pourrais être tranquil.
Ici le vin vaut 20 sous le litre ont
ne vous le compte pas davantage
là-bas.
En effet mon Simon les jours de misère
sont long et rien ne passe vite comme
les jours heureux. En attendant les
voir revenir ta petites femme t’envoi
mille grosses bises. Je t’aim
. Ta Jannot pour toujours
. Jan
Une bisette du Zizou
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