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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 27 juin 1918 : on fait tuer les uns, on va faire crever les autres.

13 juillet 2018 Laisser un commentaire

Tu me dis que tu avais les pieds mouillés.

Rien ne doit être bien sec.


Recto

Jeudi 27 juin 1918

Mon Simon Chéri

J’ai reçu aujourd’hui tes
cartes  du 22 et 23 courant Je
suis toujours contente de te savoir
en bonne santé Seulement vers
toi il pleut ce que tu dois
prendre tu me dis que tu
avais les pieds mouiller Tu
m’as renvoyer tes chaussettes
en as-tu pour te changer
Je ne voudrais pas que tu
gardes le mouiller quoique
étant dehors rien ne doit
être bien sec. Quand donc
ce commerce finira-t il
Ce serais pourtant bien
temp nous avons assez

 

 

Toujours rien qui fasse prévoir une Paix prochaine.

Dire qu’il faut encore
attendre.

Centre gauche
trinquer il me semble. Et
dire qu’il faut encore
attendre. Ça dégoute on a
plus de gout de voir des
choses pareilles. Toujours rien
qui fasse prévoir un Paix
prochaine au contraire on
n’entend que tout le
temp dire qu’il y en a
encore pour deux ans. Que
de misère qui s’accumule
gare, gare. Qu’allons-nous
devenir on se le demande
Aujourd’hui on nous
annonce que la ration de
pain est diminuer de la
moitié avec 150 gr de pain
nous allons en avoir du
courage pour travailler
on fait tuer les uns on
va faire crever les autres
et on parle de l’Allemagne

 

 


Centre droit

Nous avons eu un orage à tout casser.

Je croyais que c’était
le fin du monde.


Les allemands ont leur Kaiser
pour leur gonfler le mou
Et nous nous aurons rien
pour nous remplir l’estomac
Je ne sais pas trop les
quels qui seront les plus
avancer. A la fin nous pourrons
nous mettre ensemble pour nous
taper sur la timbale Je ne sais pas
lesquels seront les plus tèges
Nous avons eu un orage a tout
casser Des éclairs du tonnerre et
de l’eau a torrent C’est étonnant
qu’il n’y est pas eu de grêle
Ce n’est encore pas pour
cette fois. Ça a encore bien fait
du bien mais ca a tomber trop
fort Je croyais que c’était
le fin du monde. Tant il
a fait des éclairs. Zizou est toujours
en bonne santé Mais elle
ne veut pas qu’il y en ait
un autre ni frère ni sœur
Elle ne veut rien. Il ne faut
pas en parler. Où elle se fache

 

 

 

Il faudra l’élever quand même.

Fille ou garçon ça ne me fait rien.

Verso
Ma foi pour ce que tu me demandes
Je n’en sais rien du tout. Fille
ou garçon ça ne me fait rien
il faudra l’élever quand même
Puis ça n’a pas d’importance
Que veux-tu on ne peut pas
commander. Donc attendont
Je te dirais ça après.
Au revoir mon Simon ta
petite femme qui ne cesse
de penser a toi te bise bien
bien fort comme je t’aime
Merci de tes petites fleurs
C’est toujours un petit peu
de toi Mes plus doux
.    baisers
.        Ta petite Nonot qui
.        ne cesse de penser a
.        son Simon
En attendant de te biser
bien fort
.                   Jane

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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