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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 26 mai 1918 : J’ai crevé de faim cette semaine.

14 juin 2018 Laisser un commentaire

Recto

Que tu puisses prendre de bonnes douches.

Il fait une chaleur à tout crever.


Moingt le 26 mai 1918

.                     Dimanche

.     Mon Simon Chéri

Aujourd’hui j’ai reçu ta
lettre du 21 avec plaisir de
te savoir en bonne santé
Et que tu puisses prendre de
bonnes douches Avec la chaleur
ça fait du bien. Car il fait
une chaleur a tout crever
Je me demande où tu as
pris que j’exagérais en te
disant que j’avais des varices
a une jambe J’ai des varices
interne ça me fatigue beaucoup
je suis obliger de mettre une
bande Sans cela le soir j’aurais

 

 

Dans la semaine nous n’en avons guère mangé.

Aujourd’hui le pain est meilleur.

Centre gauche
la jambe toute noir le soir
Ce n’est pas étonnant il
n’y a pourtant rien de rare
vu la situation A part
ça la santé n’est pas trop
mauvaise sauf que la chaleur
ma fait peler un pied ça
me brûle aussi je n’ai pas
sortie aujourd’hui j’ai bien
baigner mes pieds. Car toute
la semaine il prenne quelque
chose. Aujourd’hui le pain
est meilleur Je me suis rattraper
Car dans la semaine nous
n’en avons guère manger
J’ai crever de faim cette semaine
Aussi nous avions des tickets en
reste aujourd’hui j’ai crû
qu’on allait manger toute
la tourte Quand donc en
retournerons nous manger a
notre faim. Tout de même
quelle vie Et dire que ce n’est

 

 

Centre droit

Elle m’a fait toutes sortes de sottises.

Pas moyen de se faire obéir.


pas fini. Zizou est en bonne
santé aussi Mais elle est bien
polissonne Pas moyen de ce
faire obéir Mais aussi elle
se fait rosser souvent. Elle
m’a fait toute sortes de sotises
Le temp me dure que tu
viennes pour que tu vois le
mauvais sujet que ça est
Je t’ai dis que la copérative
devait ouvrir hier les prix sont
très avantageux Ç a pourra
mieux faire. Si ça avait
continuer Je crois que les
épiciers auraient pris les sous
et auraient courut les gens
a coups de balais. Quand
au tintamare qui ce passe
Ça fait vilain Il y aurait
des morts et des blessés.
Comment ça finira personnes
n’en savent rien Si ça
aboutissait aquelque chose
ça vaudrait

 

 

Verso

Cette drogue l'a fatiguée.

Ma mère a sulfaté.


Chez nous aussi le temp c’est
a sombrit mais ça ne pleut
pas pourtant ça en aurait
besoin. Ma mère a sulfater
ce matin cette drogue la
fatiguer J’avais bien peur
qu’elle soit malade mais
ce soir ça lui a passer un
peu.
Au revoir mon Simon ta
petite femme qui ne cesse
de penser a toi te bise bien
fort comme je t’aime
Mes plus tendres caresses
.   Je ne cesse de penser
.        a toi
.                Janne

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25 mai 1918 : les jours me paraissent d’une longueur interminable.
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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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