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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 26 déc 14 : la poste a refusé d’envoyer un colis

16 janvier 2015 1 commentaire

Recto

Montbrison le 26 décembre 1914

Notre Zizou se porte toujours à merveille

Recto Jeanne

Cher Simon

J’ai reçu ta lettre ta lettre du dix neuf décembre
hier. Je suis bien contente que tes douleurs se calme. Et
te laisse te reposer un peu. Ce ne serais pas trop tôt
Que je voudrais que cette guerre de malheur touche
a sa fin. Car cinq mois ça commence a ce faire long.
Espérons que ce seras bientôt. Dans ma précédente grosse
lettre je te disais qu’on t’envoyais un colis par la poste
Mais comme il y avait de la teinture d’iode dedans la
poste l’a refuser. Alors nous te l’ en avons fais porter un par
le commissionnaire au dépôt du 38e. Mais Il contient tes vessies
la teinture d’iode un pinceau, du sel et poivre, trois chevretons
trois tranches de jambons. Et trois quatre paquets de tabacs et
une livre de chocolat. J’espère que tu le recevras bientôt et
en bon état. Je te dirais que notre Zizou se porte tou
jours a merveille. Elle est si grasse qu’elle ne peut plus se
baisser. Bientôt elle seras pulus large que longue. Mais ça ne
l’empêche pas de se remuer. C’est un vrais petit diable.
Ici les nouveaux ne sont pas grands sinon sinon qu’il gèle
et fait bien froid. Ta cousine la Maria et toujours ici. Son
homme lui as écrit qu’il se portait assez bien. Qu’il était avec les officiers
et qu’il était bien nourrit. Il Enfin avec un peu de patience
espérons pouvoir voir venir la fin de cette maudite guerre.
En attendant le plaisir te lire bientôt je t’envoie
mes meilleurs baisers. Ainsi que de ceux de ta Zizou
Ta femme       Janne

 

Verso

 

Cher neveu

tu  dis que tu t’ennuie, un poilu ne doit pas s’ennuyer

Verso l’oncle

C’est avec plaisir que j’ai reçu de tes nouvelles
et surtout de savoir que té douleurs disparaissent insensiblement
tu dis que tu t’ennuis, un poilu ne doit pas s’ennuyer
tu à une femme qui t’adore, tu à une Zizou qui se porte
à merveille, tu à une mère un père et un parrain qui
t’aime et pense à toi et qui compte sur les poilus
pour débarassé ces infames allemands et que tu
revienne sains et sauf pour pouvoir vider un vieu
litre avec toute la famille réunis sans oublier
ton beau frère, je ne cesserai de te dire de toujours
voir au dessous de toi, pour être heureux, tu dois
t’armé de courage et patience et attendre avec
patience l’issu finale qui ne s’aurais tardé d’arrivé
et à notre avantage, cher neveu tu à trois colis
en cours de route, tu me feras savoir au fur
et à mesure que tu les recevras, le Dejaux Poilu est
tué, Ollagnier le voisin est blessé, j’ai bu un
verre avec un réfugier qui m’a raconté sa triste
vie, voila trois mois qui fais cherché sa femme ainsi
que ses trois enfants sans rien pouvoir obtenir, tuµ
vois si c’est malheureux, encore une fois Courage
et Patience
ton Parrain qui t’aime
Collay

Ci-joint un mandat de 25 francs
A l’instant Berger viens de mourir, il est resté trois semaine
malade ; sur les trois colis expédier, il y en a un offert
par Mr Barbier, lequel fais parvenir cinq francs à ton frère

 

_____________________________________________________________________

On le voit sur les dernières lettres, ce sont les nouvelles de la famille qui dominent, chose que demande Simon afin qu’en lisant le courrier il passe « quelques instants avec ceux qui lui sont le plus chers »

Il est régulièrement approvisionné par les colis et on voit que l’un d’eux contient des vessies…L’oncle précise qu’elles sont difficiles à trouver. Il s’agit de vessie de porc : traditionnellement en Auvergne et en Forez on utilise la vessie de porc comme blague à tabac, produit que Simon se fait envoyer par Jeanne. Lucien Barou, dans son ouvrage, signale une utilisation inattendue de ces vessies en janvier 1915 : un soldat, cantonné en Alsace, demande à sa famille de lui confectionner des chaussons avec une vessie pour le préserver du froid et de l’humidité. On ne sait laquelle de ces utilisations en a fait notre soldat mais on les lui a envoyées !

Sources : Barou (Lucien), Mémoire de la Grande Guerre, 187 poilus de la région du Forez et de sa périphérie témoignent, Tome3, 1916, (Chap 16).

 

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Commentaires

  1. BAROU AURELIE dit

    26 juin 2015 à 14 h 08 min

    Bonjour,
    Je suis la petite fille de Lucien Barou et je suis très honorée de votre article, aussi petit soit-il, sur les livres qu’a écrit mon grand-père pendant trente ans. Trente ans d’effort, d’acharnement, de déplacements à l’autre bout de la France pour voir et pouvoir interviewer des personnes qu’il ne connait maintenant que par leurs histoires toutes plus extraordinaires les unes que les autres. En faisant une recherche sur internet je suis même étonnée de l’ampleur de la chose : ces livres qui ne sont sortis sur papier qu’en 20 exemplaires son maintenant cités sur des sites de Bretagne, de la Polynésie française…
    Alors je voulais dire merci à toutes ces personnes qui prennent le temps et la peine décrire sur mon grand-père et qui le rendent heureux et comblé.
    Merci d’avoir lu mon message et si une personne veut correspondre avec moi pour savoir des détails sur le livre je serai enchantée de l’aider à cette adresse e-mail : aurbarou@gmail.com

    Répondre

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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