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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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2 août 1914 : il va se tirer quelque chose comme obus.

16 janvier 2015 Laisser un commentaire

Recto

2 août 1914

Les artilleurs ont commencé de bon matin

Recto

Chère femme, chère parents, oncles
et frangins
Je vous ai écris hier que nous étions
au repos, je pense qu’aujourd’hui il en
sera de même car nous sommes au
même emplacement. Les artilleurs
ont commencé de bon matin, il va se
tirer quelque chose comme obus. La san
té n’ai pas mauvaise quoique tous nous
ayons quelques coliques peu graves. Rien
de bien intéressant à vous apprendre. [..
………………………………]
J’espère que pour vous tous la santé
[……………………………….]
d’ennuyeux ne s’est produit pour tous
les membres de la famille. Bien le
bonjour à l’oncle de la Crase, vous me
ferez savoir de ses nouvelles.
Chère femme quand tu m’écriras tu
me donneras bien de vos nouvelles, sur
l’oncle, mes parents, mes frères, afin
qu’en lisant ta lettre je vive un instants
avec tous les êtres qui me sont chers et
que j’aime avant tout.
Ma jeannot, ma chère femme : jamais
je n’ai rien tant compris la force des
sentiments qui nous lie l’un à l’autre
jamais je n’ai tant compris la force de
notre amour et avec qu’elle impatience

Verso

j’attend la fin de la guerre pour recom-

Bien des cho ses à l’oncle, écoute ses conseils

Verso

mencer la vie heureuse si vite interrom
pue. Je t’aime comme tu dois m’aimer : de
toute mon âme. Embrasse bien notre chère
Zizou, notre chère petite gosse que je voudrais
bien voir trotter et babiller. Bien des cho
ses à l’oncle, écoute ses conseils et prend
soin de lui : je lui dois tout. Que mon père et
ma mère sache bien que je pense à eux et que
je les aime ainsi que mes frères et faites moi
tous savoir de vos nouvelles le plus souvent possi-
ble. En attendant une lettre de vous je vous
souhaite bonne santé et vous embrasse tous
bien fort. Votre mari, fils, neveu et frère qui
pense à vous et vous aime.
Mille bisettes et caresses à ma
femme et à ma gentille petite
fille.
Votre affectionné
Simon

 

__________________________________________________________________________

     Un courrier retrouvé par hasard . Il est de Simon et daté du 2 août 1914. Le problème vient du contenu qui suit : on apprend qu’il est en zone de combat, « il va se tirer quelque chose comme obus ». Or on sait qu’il est encore à Saint Etienne le 5 août, dans la nuit. Il s’agit sans doute d’une erreur de mois, il met « août » au lieu de « septembre », faute courante dans les premiers jours d’un nouveau mois…. C’est une des rares lettres où il évoque la guerre concrètement. On sait, par les journaux de marche, que son baptême du feu s’est fait une dizaine de jours auparavant, lors de la bataille de Sarrebourg. Le reste concerne la famille, le sujet essentiel que l’on a retrouvé tout au long des 5 premiers mois.

 

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

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- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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