Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 24 novembre 1917 : on va commencer à nous donner le pain national.

12 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Comme tu dois être mal d’être toujours à patauger dans le mouillé.

J’ai toujours peur que tu sois malade.

.    Moingt le 24 Sptembre 1917
.                                               Samedi
.    Mon bien cher Simon
J’ai reçu aujourd’hui ta ledu 19
avec plaisir Je n’aime pas moi
rester sans nouvelles. J’ai
toujours peur que tu sois malade
comme tu m’as dis que tu toussais
Vous avez beaucoup de boue comme
tu dois être mal d’être toujours a
patauger dans le mouiller. Ici la
[………………….] un peu car voila
deux nuits qu’il gèle  Ce serais préféra-
ble que vers toi il en soit de même
Notre Zizou tousse toujours aujourd’hui
elle n’a guère manger elle c’est
plainte a la Grand-mère Belette
qu’on lui donnait point de bonbons
la nuit qu’elle était malade Ma
Grand-mère a été lui acheter des
pastilles au miel. Gare la nuit

 

 

Page 2

 Puisqu’ils sont si dévoués ils n’ont qu’à venir eux.

Chez toi sont colère que je ne suis pas allée les
voir.

ma mère va avoir du travail
Nous avons eu du soleil aujourd’hui
je ne suis pas allé travailler ce
matin je n’avais qu’un métier
J’ai soigner Zizou du temp que
ma mère et allé au marché
J’ai laver et raccomoder un peu
Je suis allé travailler ce soir le
travail marche assez bien nous
faisons toujours onze heures. Ma
mère a rencontrer ta mère au
marcher ce matin chez toi son
colère que je ne suis pas aller les
voir Dimanche Il y avait beau-
coup de boue tu vois de la pour
charrier Zizou comme nous nous serions
mise. Puis puisqu’ils sont si
dévoué ils n’ont qu’ a venir eux
si ils se figures qu’après avoir
travailler toutes la semaine onze
heures de 6 du matin que nous
partons jusqu’a 8 h moins le¼ que
je rentre le soir Il me semble que
je puis bien me reposer un peu

 

Page 3

Je reste chez moi ceux qui voudront des visites eh ! bien les feront.

Ils n’ont qu’à venir chez
Zizou puisqu’ils veulent la voir.

le dimanche. J’ai a me raccomoder
et a habiller Zizou personne ne me
le font pas j’ai bien assez de me
mouiller les pieds toute la semaine
sans trotter le dimanche. Moi je ne
m’impose chez personnes je n’entends
pas que les autres viennent le
faire avec moi Je fais comme je
peux tu peux bien croire que je
préfèrerais je me promener si je le
pouvais seulement ça ne fais guère
l’affaire. Ils n’ont qu’a venir chez
Zizou puisqu’il veulent la voir
J’ai apri par la voie du journal
la naissance du fils du Louis
et je rencontre Claudia tous les
jours. J’ai vu Joanny jeudi personnes
ne m’a parler de rien Mais tu
bien croire qu’ils peuvent sous
lever les jambes en l’air que
je ne me dérangerais pas. Ils
n’en valent pas la peine
qu’ils fassent ce qu’ils voudront
Je reste chez moi ceux qui voudrons
des visites eh ! bien les ferons

 

 

Page 4

Les morts sont bien heureux au moins personne ne les dérange pas.

Je n’ai pas le cœur si gai
que ça.

J’ai bien couru l’année dernière je
suis rester huit jours au lit personnes
n’est venu me voir Je n’ai pas
a me déranger pour les autres
puis qu’ils sont tous si aimable
Louis et ici Je ne l’ai pas vu
Je n’ai pas le cœur si gai
que ça au contraire. Je suis
colère moi aussi j’ai des crampes
d’estomac assez les morts sont bien
heureux au moins personnes ne
les déranges pas. Bref laissons
tout ça. Hier ma mère a fait
mener le fumier tous compris
la journée a été de  21 f 50. Celui
qui taille la vigne a commencer
lundi a cent sous par jours jusqu’a
la semaine prochain qu’il restera
pour les pommes de terres et bêcher
ça feras 60 fr rien que de journées
sans compter les deux litres que
l’on donne par jour Je crois
que nous payerons cher le peu
qu’il y aura si le temp le
permet il ne faut pas trop crier
a l’avance ça dégoute de voir

 

 

page 5

Demain c’est dimanche et il n’y a qu’une distribution.

Je t’enverrai un colis demain.

que c’est si cher on va commencer
a nous donner le pain national
Tu parles qu’elle belle saloperie c’est
pour le coup que Zizou ne va plus
en manger du tout Je t’enverrais
un colis demain un  morceau de
fromage de gruyère car les
chevretons sont mauvais maintenant
puis ils ne ce tiennent pas, une
boite de sardine a la tomate et
une boite de thon et des pastilles
Valda puisque tu tousses Dis-moi
s’il y avait quelque chose qui
te fasse envie, je te l’enverrais
au revoir mon Simon j’espère
te lire en bonne santé demain
peut-être car c’est dimanche et
n’y a qu’une distribution
Mais toujours en espérant
.   Je t’envois de bien grosses bisettes
moi aussi sur toute ta figure
ton z’yeux partout Je t’aime

 

 

Verso

Ta petite femme qui t’aime tout seul sans partage.

Vivement que nous
soyons réunis.

Mes plus tendres pensées mes meilleurs
caresses Et vivement que nous
soyons réunis.
Ta petite femme qui t’aime
Tout seul sans partage
.        Je t’adore
.            Jann

Bonjour de ma part aux
Montbrisonnais quand tu les
verras Sans oublier sourire

 

 

______________________________________________________________________________________

 

Cette lettre est publiée en novembre alors qu’elle est datée de septembre. Plusieurs éléments nous ont orientés vers ce choix :

  • Il y avait déjà une lettre de Jeanne le 24 septembre, en avoir deux du même jour nous a interpellés
  • Le contenu de la lettre évoquait une date plus avancée en saison froide
  • Le jour précisé en haut de la lettre ne correspondait pas non plus. En faisant des recherches sur le calendrier de 1917, le 24 novembre était bien un samedi.

Toutes ces raisons nous ont amenés à différer sa publication.

Vous pourriez aimer lire ...

22 novembre 1917 : Ça bombarde toujours par ici.
25 novembre 1917 : la bande d’ambitieux et de goinfres qui nous gouvernent se fichent totalement de nous.

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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