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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 22 décembre 1917 : Elle pense toujours à son papa de la guerre.

24 décembre 2017 1 commentaire

C’est malheureux tout de même d’être dévoré vivant.

Tu as pu te débarbouiller.

Recto
Moingt 22 décembre 1917
.                Samedi
.     Mon Simon chéri
J’ai reçu aujourd’hui ta
lettre du 18 courant avec plaisir
de savoir que tu as pu
te débarbouiller davantage
car tu dois être bien mal
avec de la vermine oh la
la quand donc que ce
commerce seras fini C’est
malheureux tout de même
d’être dévorer vivant
J’espère que pour le moment
Tu ne dois plus en avoir
De notre côté tout marche
a merveil rien de nouveau

 

 

 

Zizou ne peut sortir sans se geler ça l’ennuie beaucoup.

On dirait qu’il va encore neiger.

Centre gauche
Zizou est toujours en bonne
santé mais il fait bien
froid le temp est noir on
dirait qu’il va encore neiger
et Zizou ne peu sortir sans
ce geler ça l’ennuie beaucoup
Elle pense toujours a son
papa de la guerre Elle
vient de me demander
s’il fait aussi froid dans
ta maison de la guerre
J’ai peur qu’il y fasse
aussi froid Comme tu dois
grelotter avec les pieds geler
que c’est triste tout de
même d’endurer tant de
misère. Quand donc aurons
nous fini cette vie de
malheur pour reprendre
notre petite vie bien

 

 

 

Je lui ai montré ta lettre ou tu me parlais de l’obus.

Je t’enverrai ça demain.

Centre droit
tous les deux Mon Simon
je n’ai pas trouver de
jambon comme je te l’ai
dit pourtant j’ai couru
partout Alors je t’ai te fait
un roti et une boite de beurre
Je t’enverrais ça demain
En espérant que tu l’auras
pour le jour de l’an
Quand a ce que tu me
dis pour le gaz que vous
aviez reçu C’est Charlotte
Fournier qui a fait des
racontars Je ne lui est
pas dis grand-chose seulement
je n’avais rien de toi
j’avais peur que tu sois
plus fatiguer Alors je lui
ai montrer ta lettre ou
tu me parlais de l’obus
a gaz en question

 

 

 

Je trouve que la maison est glacée.

Elle ne mettra
personne en émoi.

Verso
Après une demoiselle qui était
avec nous dans la conversation
m’ai dit que Charlotte était
un peu cocasse de ne pas
lui dire grand-chose car
d’un rien elle faisait des
chateaux mais je lui
dirais rien désormais comm
ça au moins elle ne mettras
personne en émoi Car c’est
ridicule C’est bêter
A demain mon Simon
je t’écrirais mieux car
ce soir j’ai les doigts
geler il fait bien chaud
a l’atelier aussi je trouve
que la maison est Glacée
Ta petite femme qui t’aime
te bise bien fort comme
a la perm Je t’aime
.   Mille gros bécots
.   Ta petite femme toute
a toi
.        Je t’aime
.        Janne

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Jeanne 19 décembre 17: tu es toujours plein de poux.
Jeanne 23 décembre 1917 : il y a beaucoup de lettres de perdues ces temps-ci.

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Commentaires

  1. Rézeau dit

    24 décembre 2017 à 17 h 27 min

    Joyeux Noël et Bonne Année 2017.
    Félicitations pour votre travail remarquable ; je vois qu’en fin d’année vous mettez les bouchées doubles,
    Merci,
    P. Rézeau

    Répondre

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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