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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 2 juillet 1918 : La Paix doit être morte sans doute.

23 juillet 2018 Laisser un commentaire

Recto

Tu n’as eu le temps de m’écrire.

Ce n’est qu’un retard de la poste.

Moingt le 2 Juillet 1918
.                             Mardi
.     Mon Simon Chéri
Je n’ai rien reçu de toi
aujourd’hui je veux bien
espérer que ce n’est qu’un
retard de la poste ou que
tu n’as eu le temp de m’écrire
Et que tu es toujours en
bonne santé Qu’elle triste
vie de toujours attendre. Ça
fini d’énerver. Oh ! que le
temp me dure. Que fais-tu
je me le demande. Quand
je ne reçois rien Je tire
peine. Je ne sais que
penser. Quand donc

 

 

Aujourd’hui on a donné du pain comme d’habitude.

Je trouve qu’elle grandit encore.

Centre gauche
serons-nous réunis pour
toujours. Toujours rien
qui fasse prévoir que
ça va finir. Au contraire
on parle que d’offensive
attaque et tous s’en suit
mais de Paix rien. La
Paix doit être morte sans
doute. Zizou est toujours
en bonne santé Mais elle
n’est toujours pas grasse
Mais je trouve qu’elle
grandit encore. Puis elle
ne mange pas beaucoup
le pain est horriblement
mauvais. Aujourd’hui on
a donner du pain comme
d’habitude C’est fini les
150 gr. Mais on n’en transis
pas. Car plus ça va
plus c’est de la Saltée

 

 

Centre droit

Zizou m’a dit que ça avait bonne façon.

J’ai trouvé de la crème
de riz à la coopé.

Hier j’ai trouver de la crème
de riz a la coopé Elle est
bonne Zizou en a manger
deux écueler Jamais je ne
l’ai vue manger comme
ça lui a plut cette affaire
Puis a une jolie couleur
Zizou m’a dit que ça avait
bonne façon. Elle connait
ça Zizou. Elle parle elle
épate tout le monde. Mais
Zizou a la mémoire courte
pour ce se rappeler ce qu’elle
fait de ces affaires. A chaque
instant elle cherche. Le pipi
ne va pas mieux Je ne
sais qu’y faire. Rien ne
fait je ne sais que m’imaginer
Il ne reste plus qu’a mettre
un bouchon le soir.
Le temp est toujours assez

 

 

Cela fait du mal à la vigne.

Il fait de la bise.

Verso
beau mais il fait de la bise
ce qui fait du mal a la
vigne. On ne vendangeras pas
sans qu’il arrive quelque bricole
Mes doigts vont mieux Les
crevasses ont passer Mais ça
ma bien gêner. Mon pied
va mieux mais mon bas
c’est collé car ça coule toujours
ça fait comme des brûlures
Et toi mon Simon il me
tarde d’être a demain pour
te lire toujours en bonne
santé En attendant ta
petite femme qui ne cesse
de penser a toi t’embrasse
des millions de fois
Mille grosses caresses
.    Mes plus tendres
.        pensées
.    Ta petite femme
.   toute a toi pour
.         toujours
.        Janne

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Jeanne 1er juillet 1918 : On est à se demander si ça aura bien une fin.
6 juillet 1918 : Ici nous sommes en Champagne à l’arrière du front.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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