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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 19 mai 1918 : dans deux mois il n’y aura plus de farine.

19 mai 2018 Laisser un commentaire

Et encore si l’on ne vous changeait  pas d’endroit !

Que veut-on vous faire faire?


Recto
Moingt le 19 mai 1918

.                        Dimanche matin

.             Mon Simon bien aimé

J’ai reçu hier ta petite
lettre du 14 courant avec
plaisir de ta savoir toujours
en bonne santé. Que veux-ton
vous faire faire que l’on
vous charie Et encore si
l’on ne vous changeaient
pas d’endroit  Mais on
ne sais jamais. Quand
donc aurons-nous fini
d’attendre. C’est toujours
le même commerce

 

 

La chose est peut être un peu exagérée.

Avec quoi vivront les gens ?

Centre gauche
Ici tout le monde parle
et l’on raconte qu’il y en
a encore pour deux ans
On commence a ne plus
avoir de pain Puisque
l’on crie que dans deux
mois il n’y auras plus
de farine. Alors avec quoi
vivrons les gens la chose
et peut être un peu exagérer
on ne peut tout de même
pas vivre de l’air du temp
Ce matin notre boulanger
nous dit que l’on nous
donnerais juste la ration
la semaine prochaine
nous en avons un peu
d’avance. Mais ca fais
rien ça na plus l’air
rigolo tout ça d’attendons
on verras ! On en dit tant

 

 

Il fait une chaleur à etouffer. Ca brûle tout.

Nous avons un temps tout fou.


Centre droit
Ce matin nous avons fait
la toilette de Machurer Zizou
Elle en avait de toute la
semaine aussi Je t’assure
qu’il a fallu frotter pour
faire partir tout ça Elle
fait un raffut sempiternel
qu’elle ne peut pas sortir
dehors. Elle serrait vite propre
Nous avons un temp tout
fou. Il fait une chaleur
a etouffer. Ca brûle tout
D’une extrémités ça saute a
une autre aussi les affaires
ne sont pas jolies. Aujourd’hui
nous ne descendrons probablement
pas en ville les jambes
me font mal surtout une
qui je crois et pleine de
varices Si ça continue jamais
je pourrais marcher Je

 

 

Ça me fait mal quand même.

Verso
la tiens bien bander mais ça
me fais mal quand même
J’espère te lire a nouveau
et toujours en bonne santé
Le temp me dure que tu
me dises que tu es reçu
mes colis J’ai peur qu’ils
se perdent
Ta petite femme qui ne
cesse de penser a toi te
bise bien fort
Mille grosses caresses Mes
plus tendres baisers
Ta Nonot pour toujours
.       Janne

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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