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Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 18 septembre 1918 : aujourd’hui nous avons eu une livre de sucre grâce à Zizou.

23 septembre 2018 Laisser un commentaire

Nous avons un temps horriblement sec et un vent chaud qui finit de tout sécher.

La vigne n’est pas vilaine.

Recto

.             Mercredi 18 septembre 1918

( en haut à gauche, à l’envers : Mes plus/
douces caresses/ Ta petite femme /
toute a toi / j’ai reçu les lettres que tu me renvoie)

.            Mon bien cher Simon

.    J’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 13
courant avec un grand plaisir de
te savoir en bonne santé. Mais tu as
toujours la pluie qui te gêne beau-
coup. Mais ici ce n’est pas pareil mal-
heureusement. Nous avons un temp horriblement
sec. Et un vent chaud qui fini de
tout sécher Gare quand il pleuvra
ca ne sauras plus sa s’arêter. La
vigne n’est pas vilaine mais il y a
beaucoup de voleurs. Et l’on visite chez
nous comme ailleurs aussi nous
vendangerons lundi prochain, aujourd’
hui il a encore fait une chaleur terrible
si ça continue je me demande ce qu’il
faudra faire. Zizou n’en peu plus
elle a tous les cheveux mouiller Je voudrais
que tu vois les petits bras qu’elle a
Il y a des enfants a six mois qui sont
plus gros qu’elle. Vivement que nous
ayons un peu de froid.Zizou ne craint
pas le froid  et se porte bien mieux
Car ce n’est plus une chaleur c’est
un feu. S’il fait comme ça vers toi
tu sais je te plains. Dans ces grosses
affaires de laine tu dois fondre
Heureusement que s’il pleut un
peut ça doit ça doit faire plus frais

 

Tout est passé pour cette fois j’en suis bien aise car tu sais, il ne fait pas bon soigner ce morceau.

La langue de Zizou a pelé.

Verso
Ne tire plus peine pour nous allons
aussi bien que possible. Quand au
blanchon de Zizou il est complètement
passé grâce a une drogue qui lui
avait déjà servit. Elle y est sujette c’est
pourquoi je m’en suis aperçu de suite
ce n’est pas la première fois qu’elle le
prend. Il est dangereux tout a fait chez
les petits enfants. Encore il ne faut pas
connaitre ce que c’est pour ne pas s’en apercevoir
La langue de Zizou a peler Elle ne cessait
de la regarder dans la glace. Elle n’était
pas rassurer du tout de voir ça. J’aurais
voulus que tu sois là pour la regarder faire
Tout est passé pour cette fois j’en suis
bien aise car tu sais, Il ne fait pas bon
soigner ce morceau. Je voudrais lui
faire prendre un phosphate qui lui
fortifierait les os. Qui lui ferait surement
du bien mais je ne puis en venir a bout
Heureusement que je resterais l’hiver j’aurais
mieux le temp il faudra bien qu’elle
le prenne. Elle est grande maintenant
mais elle n’est pas raisonnable
Elle sait bien ce qui se passe dans
la rue, aujourd’hui nous avons eu
une livre de sucre grâce a elle. Elle a écouté
les femmes qui bavardaient. Alors elle et
vite venus dire a ma mère qu’il y avait
du sucre chez Panel. Tu vois elle comprend
la situation. C’est quelle n’aime pas boire
le café sans sucrer. Et toi mon Simon
as-tu assez a manger. Beaucoup se plaignent
Dis-moi si tu avais besoin de quelque
chose. Au revoir mon Simon ta petite
femme te bise bien tendrement sur
ta bouche comme pour la perme
Mille grosses caresses mes plus tendres
bécots une grosse bise du Zizou

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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