Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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16 septembre 1918 : peut-être que la paix viendra plutôt que nous ne croyons.

20 septembre 2018 Laisser un commentaire

Le temps me dure d’en voir le résultat.

J’espère que l’école lui fera du bien.

Recto
.                              16 Septembre 1918
.                Ma Jeannot chérie
.       C’est avec beaucoup de plaisir que j’ais lu hier
soir ta lettre du 11 courant sans laquelle tu me
dis que notre Zizou est presque guérie sauf qu’elle
n’est pas forte. Tu me dis qu’elle a une faiblesse
nerveuse et qu’il n’y a pas moyen de la soigner
car elle pleure toutes les fois qu’on veut lui faire
prendre un médicament ; comme le médecin t’a
dit de ne pas la contrarier tu ne sais pas trop
comment faire. C’est embêtant en effet. Comme toi
j’espère que l’école lui fera du bien et le temps
me dure d’en voir le résultat.
.        Et toi petite fenotte tu as essayé de retourner
travailler mais ça te fatigue et tu n’es pas bien
à ton aise. il vaut mieux que tu reste tranquille
à la maison que tu te repose, c’est plus prudent.
Va consulter ta cousine afin de savoir si tout
va bien de manière que quand le moment viendra
il n’y ai pas de complications, que tout se passe
bien. Prends toutes les précautions, on en prend
jamais trop. Tu me dis que tu t’ennui à la mai-
son que tu prends le noir. Il ne faut pas te laisser
aller, il faut réagir et ne pas voir les choses plus noi-
res qu’elles ne sont. Certe tout n’est pas rose mais
il faut espérer que tout se passera du mieux pos-
sible pour nous et que notre vie commune, notre
bonheur nous sera rendu, que nous pourrons vivre
encore de beaux jours ensemble, bien près l’un
de l’autre avec nos deux mamis. Ah ! vivement que
cette maudite guerre finisse et que le beau temps
revienne. J’y pense souvent à ces beaux jours
d’autrefois, à tout ce qui fût nous. Que nous étions
heureux alors ! … Vivement vivement que sa revien-
ne que je puisse te biser bien fort journellement sans
avoir l’inquiétude de te quitter. Comme nous serions
heureux ma Jeannot des bois. Qui sait … peut-
être que la paix viendra plutôt que nous ne croyons
Ah ! si nous pouvions avoir cette heureuse surprise.
Enfin ! attendons et efforçons-nous de patienter … ça
n’est pas trop facile car malgré soi on s’énerve de

 

Je ne cesse de penser à vous, à vous qui m’êtes si chers.

Les jours me paraissent bien longs.

Verso
toujours attendre vainement un résultat qui ne vient tou-
jours pas.
.        Rien de changé pour moi depuis hier, nous som-
mes toujours au même endroit et tout se passe bien. Nous
avons beau temps, il fait même très chaud. Je suis tou-
jours en bonne santé et j’espère que ma lettre trou-
vera mes deux gosses chéries dans le même état, ainsi
que toute la famille.
.        J’attends les lettres car j’espère avoir encore
de vos nouvelles aujourd’hui et que la santé va de mieux
en mieux pour notre gamine et pour toi.
.        Au revoir petite fenotte. Embrasse bien
fort notre Zizi pour son papa et dis-lui que le
temps me dure de retourner coucher dans la cham-
bre rose. Je m’y trouvais très bien … qu’elle différen-
ce ici … aussi les jours me paraissent bien longs et
je ne cesse de penser à vous … à vous qui m’êtes si
chers … Tu me dis que Zizou va se trouver peinée
quand l’autre mami sera venue, elle est très jalouse,
exclusive ; elle ne peut supporter que l’on caresse
d’autres enfants. Cela lui fera du bien, ça la corrige-
ra de ce vilain défaut qui en entraîne souvent d’au-
tres à sa suite.
.        A demain Mamour. Bien le bonjour
pour moi à ta mère qui je l’espère va aussi
bien que possible ; bien des choses à toute la fa-
mille.
.    Ton petit mari qui t’aime de toute son
âme et qui t’embrasse bien fort des millions
de fois sur tes yeux, ta bouche, ton cou sur tes
nanets, souviens-toi ! Attends–moi … Je
n’aime que toi … rien que toi … Je t’appartient
entièrement et pour toujours. Je ne puis être heu-
reux que près de toi avec toi … je ne puis com-
prendre la vie sans ma Nonot
chérie.
.         Ton Simon qui te bise
encore comme il voudrait
le faire pour de bon.
.       Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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