Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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Jeanne 14 juillet 1915 : Je comprenais que bientôt il faudrait déguerpir

15 juillet 2015 Laisser un commentaire

Recto

.                      Moingt le 14 juillet 1915

Madame Berger est toujours chez lui

Je la gênais beaucoup

.       Mon cher Simon
.      J’ai reçu ce matin ta lettre
du 10 courant Je suis bien con-
tente de recevoir de bonne
nouvelles de toi . Et ce qui me
fait plaisir c’est que tu as
compris ce que je voulais te
dire au sujet de mon départ
de chez ton oncle. Madame Berger
et toujours chez lui. Elle m’a
fait de beaux compliments et des
hypocrisies et ma fait faire le
lavage et le racomodage tout
le travail pénible puis quand
tout a été en ordre elle a mon-
ter tait ton oncle en dessous en disant
que je ne faisait rien. Puis
je la gênais beaucoup elle n’était

 
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elle voulait régner dans la maison

Je supportais tout
et ne disais rien

pas libre quoique tu dois bien
me connaitre je suportais tout
et ne disait rien. Mais ça
ne pouvais durer elle voulait
rêgner dans la maison. Au
moindre rien l’Oncle me
disputait. Et trouvait a redire
sur tout. Je comprenais que
bientôt il faudrait déguerpir
puis mardi il n’est pas
venu diner. Il est venu a
trois heures de l’après-midi
avec le patron de la maison
public. J’étais seule a la maison
quand le type a été parti
il m’a demander où était
le Zizou elle était chez ma
mère depuis le matin alors
il a commencer la séance
en disant que ma mère
pouvait bien la garder 2
mois au moins mais quelle
ne se dérangeait guère. Je
lui ait répondu que ma
mère tra travaillait pour vivre

 

 

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de prendre mon Zizou et moi et de ficher le camp

Si je le gênais
j’irais chez ma mère

il m’a répondu qu’elle avait
pas toujours travailler et quelle
n’était jamais venu la chercher
et quelle ne donnait jamais
rien. Il y en avait jusqu’a
pour mon frère. Et ta
mère n’était qu’une vieille
bourique. Alors je lui ais
répondu que si je le gênais
j’irais chez ma mère et
quelle me nourrirait alors
il ma répondu qu’il nous
emmerdait ma mère et moi
et de prendre mon Zizou et
moi et de ficher le camp
plutôt on le débarasserait plutôt
on lui ferait plaisir. Je lui ai
sup simplement qui dit que je le
débarasserais. Puis que je le gênais
tant bien autre je n’ai pas
été si malhonnête que lui et
je suis parti le lendemain matin j’ai
enlever mon linge toute seule sur la
voiture de la petite mais Madame
Berger ne m’à pas regarder et ne ma
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je n’ai qu’emmené ce que j’avais besoin

Je voyais bien qu’elle était pressée
de me voir partir

seulement dit que j’étais bête de me prendre
a ce qu’il disait : Elle ma dit cela bien
vaguement. Je voyais bien qu’elle était presser
de me voir partir. Puis ton oncle est venu il
ma donner 60 francs 2 tablettes de chocolat
pour notre Zizou et ma dit si je demander si
je te disais que j’allais a Moingt pour quelque
jours. Je lui ai répondu que je te disais la
vérité. Pourquoi le cacher puisque tu étais
obliger de le savoir Et quand ton père
a eu fini de travailler il est venu chercher
les meubles. Le lit et rester chez ton père
je n’ai qu’emmener se que j’avais besoin.
Alors tu vois nous ne sommes pas plus
avancer que le premier jour. J’ai fais
sa domestique et c’est tout ce que j’ai
eu pour ma peine des promesse
et c’est tout. Et aujourd’hui j’ai
besoin de ma mère. Ou je logerais
a la rue car avec 60 fr ont ne fait
pas beaucoup d’affaire. Ton père et
ta mère m’ont bien offert de rester
chez eux mais ils travaillent. Ils ont
bien assez à faire comme ça sans
que je sois encore de de plus sur
leur dos. J’ai du travaille pour
quelque jours chez moi. Et je retour-
nerais travailler a l’usine ça
marche pas mal. Mais ça
iras encore mieux dans quelque

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Ne te fais pas de mauvais sang pour cette histoire

Jamais je n’y remettrai
les pieds.

tem. Mais comme par le passé
si tu as besoin de quelque chose
dis le moi je ferais mon possible
pour te l’envoyer. Mais je pense
que dans quelque jour j’aurais
le plaisir de te voir car maintenant
le voyage et gratuite. Et nous
rengerons toutes nos affaires de
vive voix cela vaudra bien mieux.
Je porte ta lettre a ton père
il mavait dit que sitôt que
j’aurais ta réponse de lui la
faire voir. Nous allons tous
bien pour le moment notre
Zizou se porte toujours a
merveille. Ne te fais pas de
mauvais sang pour cette histoire
qu’il reste bien tout les deux
mais jamais je ni remettrais
les pieds. Il avait envoyer chercher
le Zizou jeudi le lendemain que
je suis parti mais je ne l’ai
pas laisser emmener il voulais
cacher ce qu’il m’avait fait
Recto

Je n’ai besoin de personne pour la soigner

Nous sommes de dehors nous y resterons

Mai mais je n’ai besoin de personnes
pour la soigner Et puis un jour
il l’a passe dehors et je ne vois
pas pourquoi il l’a voudrais main-
tenant. Je ne veux pas quelle
y aille nous sommes de dehors nous
y resterons. Au moins personnes
nous ferons des sottises. Ta mère
a été bien gentille pour nous.
Je suis été y diner dimanche
je suis aller me promener avec
eux. Et je pense que maintenant
ton père te fera réponse
En attendant le plaisir de
te lire reçois les meilleurs
caresses de ta femme qui pense
à toi        Jeanne
Ma mère et ma grand-mère
t’envoie un grand bonjour
Tu donneras bien le bonjour
a tes camarades pour moi
_____________________
Tu vois que je n’ai suivi les conseilles de
personnes je suis été obliger de me débrouiller
toute seule comme j’ai pu pu

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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