Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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7 janvier 1918 : il y a de la boue à tenant dans les boyaux.

7 janvier 2018 Laisser un commentaire

Malheureusement son papa ne vient pas vite.

Elle attend toujours son papa.

Recto

.                        7  Janvier 1918
( en haut à gauche : Collay)
( en haut à droite, à côté du trèfle :
un trèfle à 4 / qu’il nous porte /
bonheur et nous / conserve/
la chance / je le bise bien /
fort en pensant / à toi.)
.      Ma gentille petite [ …]
.        C’est avec beaucoup de plaisir que j’ais lu
hier soir tes deux lettres du 31 écoulé et du 1er de
l’an. Tu ne me parle pas si tu tousse toujours. Je
souhaite que non … Tu me dis que vous avez eu un
bien vilain temps pour le début de l’année, de la
neige à tenant. C’est en effet bien embêtant et cer-
tainement que tu as du être obliger de t’arrêter de tra-
vailler. Pour comble tu me dis aussi qu’on ne vous
donne plus de charbon. Est-ce que ça va refaire la
même comédie que l’année passée, avec le froid qu’il
fait il ne fait pourtant pas bon rester sans feu.
Enfin ! espérons qu’ils ne tarderont pas à en don-
ner.
.    Notre Zizi se porte toujours bien et le froid
ne lui a pas gelé la langue et ne l’empêche pas
de faire son diable. Elle attend toujours son papa
mais malheureusement son papa ne vient pas
vite, ce n’est pourtant pas sa faute car le temps lui
dure bien à lui aussi. J’ais bien chercher à déchiffrer
les gribouillages dont elle a couverte ta lettre du
1er mais je ne comprend pas très bien ce qu’elle peut
bien vouloir me dire. Embrasse la bien fort pour
moi qui ne vous oubli pas une minute ni l’une
ni l’autre.
.    Hier soir nous nous sommes mis en route a
6h1/2, il faisait très noir et nous en avons eu pour
deux heures à batailler dans les boyaux avant d’ar-
river à destination. Nous voilà en ligne, tout
s’est bien passé jusqu’à présent mais vers les 9 heures
du soir ça s’est mis à pleuvoir et ça ne s’est pas
arrêté depuis ; drôle de temps tout de même, à pré-
sent il y a de la boue à tenant dans les boyaux
et j’ai froid aux pieds. Nous sommes logés
dans une sape, malheureusement ça commence
à y pleuvoir, s’il n’avait pas tombé de l’eau nous
n’aurions pas été trop mal, on ne peut pas faire
du feu car il n’y a pas de cheminée, il n’y a qu’un

 

 

 

 

page 2

Rien, toujours rien qui nous fasse espérer qu’elle soit près de finir.

Le secteur parait assez calme.

brasero, j’ais essayé de l’allumer mais nous
avons été obligés de l’éteindre car ça fume
trop. Si seulement la pluie s’arrêtait
.    Le secteur parait assez calme jusqu’a
présent. Est-ce que ça durera et y reste-
rons-nous longtemps. Espérons et patientons.
.    Rien autre de nouveau à t’appren-
dre. Je me porte toujours bien et ne cesse
de désirer biser bien fort, mes deux gosses
pour de bon. Je m’ennui bien loin de
vous et constamment je suis à me
demander si cette affreuse guerre ne
finira pas bientôt. Nous serions si heu-
reux, petite femme, si nous étions a
nouveau réunis. Ce que cette attente est
donc longue et cruelle … et rien, toujours
rien qui nous fasse espérer qu’elle soit
près de finir. C’est toujours pareil …

 

 

 

Page 3

. Mille bisettes à notre gamine.

Vous êtes toute ma vie.

Au revoir Mamour. A demain
pourrais-je te lire encore ce soir , Je le
voudrais bien. Mille bisettes à notre
gamine. Bien le bonjour à ta mère,
à chez moi si tu les vois.
.     Ton petit mari qui t’adore de tout
son cœur plein de toi et de notre petite
Zizi. Vous êtes toute ma vie et j’attend
bien impatiemment.
.    Ton Simon qui t’aime passioné-
ment et t’envoi ses plus douces caresses.
.    Souviens-toi ! … Attend-moi.
.    Je t’embrasse bien fort.
.                       Collay

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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