Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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6 septembre 1918 : me voilà encore arraché à notre vie commune.

6 septembre 2018 Laisser un commentaire

Je suis arrivé à Verdun il y a environ une heure.

Il faut reprendre la vie de brute.

12 heures       6 septembre 1918
.         Bien chère petite femme
Je suis arrivé à Verdun il y a environ une heure.
Je suis bien fatigué. Ce soir à la nuit j’irai rejoin-
dre ma compagnie en première ligne. Nous sommes
toujours dans les mêmes parages et c’est toujours calme.
.        Petite fenotte. Je suis bien ennuyé me voilà en-
core arraché à notre vie commune, à notre bonheur.
Il faut reprendre la vie de brute, loin de tous ceux
qui me sont chers. Pour comble il faut que notre
Zizou soit malade ; je suis très inquiet et il me
tarde de recevoir une de tes lettres qui je l’espère me
tranquilisera sur l’état de notre gamine. Quand
donc la fin de ce cruel supplice, il faut que nous
ayons le caractère bien fort pour supporter tant
d’épreuves, il faut que nous comptions pour bien peu
de choses pour toute la clique qui nous commande.
.        Je suis bien chagrin, las et inquiet. Tu ne
peux te figurer ce que je ressens et combien je souffre
moralement. Mercredi j’étais obligé de me tenir a
quatre pour ne pas éclater … Tout de même c’est trop,
bien trop. La cinquième année et l’on ne voit pas
la fin. Enfin ! Rien ne sert de récriminer ça n’a-
vance à rien ; tâchons d’être assez fort pour supporter
l’adversité puisque nous sommes pas assez fort
pour nous faire accorder justice.
.            Au revoir ma bien chère petite femme.
Je ne t’écris pas plus longuement pour aujourd’hui.
Embrasse bien fort notre chère Zizou pour son papa
qui vous aime tant et qui est bien ennuyé.
.        Tiens moi bien au courant et dis-moi la
vérité, il me tarde de te lire, malheureusement.
Je n’aurai pas de lettre de toi avant après-demain.
Je vais être inquiet jusque-là. Si au moins je
reçois de bonnes nouvelles ? …
.            Bien le bonjour pour moi à ta mère,
à ta grand-mère et à chez moi si tu les vois. Je
écrirai demain.
.      Oh ! petite femme … petite femme … je t’adore
et je suis bien ennuyé … Quand nous rendra-t-on
notre bonheur d’autrefois … quand pourrons-nous
vivre sans inquiétude ? … Je t’aime ma Jeannot
et je t’embrasse bien fort et bien tendrement, comme
pendant les 12 jours que nous venons de vivre ensem-
ble. Ils ont étés bien courts ces douze jours.
.    Je t’aime de tout mon cœur plein de toi.
Ton Simon tout à toi pour toujours.
A demain !                Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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