Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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4 avril 1918 : nous sommes toujours au même endroit.

7 avril 2018 Laisser un commentaire

Parfois j’ai peur, peur de te perdre.

J’ai confiance en toi.

 

.                                                            4 Avril 1918

( en haut à gauche : signature)

.                                        Ma Jeannot chérie

.    J’ais reçu hier ta lettre du 30 écoulé. J’attendais de te lire avec
impatience. Tu me dis que tu es toujours enrhumée. J’espère que ça ne
sera rien et te passera vite. Notre Zizou se porte toujour bien mais elle
vous fait toujours quelques sottises, aussi la grand’mère Génie commen-
ce à comprendre qu’il est nécessaire de la corriger un peu. mais Zizou
veut se plaindre à moi quand je viendrai, moi je lui faisait de jolies
affaires tandis que vous que des coups de trique, elle ne se rappelle plus
que je l’ais corrigée un petit peu moi aussi.
.        Petite femme chérie tu me dis que le travail marche tou-
jours assez bien. Tant mieux ! Espérons que ça se maintiendra.
.   Pour moi rien de nouveau depuis hier. Je me porte toujours
bien et nous sommes toujours au même endroit. Ce matin je suis
allé aux douches avec la compagnie, il y a une bonne trotte. Ça
a tombé quelques gouttes d’eau, le temps est sombre, sûrement
que la pluie n’est pas loin .
.              Gaurand est avec nous, il se porte bien et t’envoi bien le
bonjour . Figure-toi que tout à l’heure en mangeant la soupe, nous
avons causé de la conduite des femmes, en général, pendant cette
guerre. Gaurand disait qu’à part quelques exceptions les femmes ne
s’étaient pas conduites comme elles devaient le faire. Que beau-
coup de femmes mariées, qui même étaient sérieuses avant la
guerre, ont trompé leur mari. Elles n’ont aucune excuse, dit-il,
et elles mériteraient d’êtres fusillées car sachant ce que nous
souffrons elles devraient avoir plus de force morale, plus de pudeur
Je suis de son avis, et toi ? … Qu’en pense-tu- ? … Je t’aime bien
ma Nonot … mais si je savais que tu m’ais trompé notre vie commu-
ne serait finie. Je serais bien malheureux, ma vie serait brisée, je
t’aime tant ma Nonot des bois. J’ais confiance en toi, mais on
voit tellement de choses surprenantes que parfois j’ais peur,
peur de te perdre. J’aimerais mieux être tué à la guerre que de
revenir pour t’apprendre coupable. Sois toujours toute à moi ma
Jeannot. J’ais confiance en toi ne me trompe pas nous serions trop
malheureux l’un et l’autre.
.                Au revoir Mamour. Ton petit mari qui t’adore de
toutes ses forces t’envoi ses plus douces caresses et t’embrasse des millions
de fois bien fort, comme pendant la perme déjà si loin. Ah ! Vivement
que nous soyons réunis pour toujours. Mille bisettes à notre gamine
pour sont papa qui pense à vous constamment. Bien le bonjour pour
moi à ta mère et à toute la famille. ton Simon qui t’aime bien bien
et qui t’aime de tout son être. Pourrais-je te lire ce soir. J’attends !

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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