Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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28 novembre 1917 : Les gaz ont fait beaucoup de victimes.

17 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Si seulement l’année prochaine je vous revenais pour toujours.

Essayons ! Tant pis si c’est inutile.

.                 28 Novembre 1917
.        Bien chère petite femme
J’ais reçu hier soir ta lettre du 24 cou-
rant. Je suis content de vous savoir
toujours en bonne santé. Notre Zi-
zou ne m’attend plus que l’année
prochaine, mais elle demande cons-
tamment si ce n’est pas encore l’an-
née prochaine. Si seulement l’an-
née prochaine je vous revenais pour
toujours. Malheureusement il n’y
faut pas compter.
.    Tu me dis que tu veux aller voir
Zacco, tu veux le voir toi-même
de façon qu’il n’y ai pas encore
quelque chose qui cloche. Tu me
dis qu’il ne faut pas toujours
espérer pour réussir. Essayons !
Tant pis si c’est inutile.
.    Joanny est venu en perm pour
voir son nouveau-né. Il est content
que ça soit encore une fille ; il veut
sans doute monter un harem.
Tout de même … je ne les vois pas
fixe avec leur deux mioches.
Georges doit être sorti de l’hôpital
A présent, il doit même être sorti
reparti pour rejoindre son régi-
ment. ça ne devait pas lui faire

 

 

 

Page 2

N’oublie pas que moi aussi j’attends avec impatience et que tu es tout pour moi.

Il me faut toute ta tendresse.

bien plaisir ; il est vrai qu’il n’y a
pas de quoi.
.     Ma Jeannot. Tu me dis que tu
t’étais mal expliquée sur ce que l’on
avait jasé. Tu me dis que personne
ne te donnait grand tort mais que
l’on avait remarqué la roue qui
tournait autour de toi. Tu étais loin
d’être coquette. Je te crois … Mais
laisse ce gosse de côté. Tu me dis que
tu m’attend avec impatience et
que tu ne t’occupe pas des autres.
Tu as raison Mamie chérie. N’ou-
bli pas que moi aussi j’attend avec
impatience et que tu es tout pour
moi. Je serais trop malheureux
si je n’était pas certain de te possé-
der toute. Il me faut toute ta tendresse.
Il faut que je sente que ton amour
est toujours aussi grand et aussi
sincère.
.    Tu me demandes si quelque chose
me fait fantaisie pour m’envoyer
un coli. Rien ne me fait fantai-
sie pour le moment. Si tu veux
m’envoyer quelque chose envois-moi
ce que tu voudras. Je ne sais que
te demander.
.      Rien de nouveau depuis hier
Nous sommes toujours au même
endroit. Cette nuit ça a tombé de
l’eau et aujourd’hui ça continu.
Aussi tu peux croire que la boue
ne manque pas, il y a quelque
chose. On ne parle toujours pas de
nous sortir de par ici. On dit même

 

page 3

Ah ! vivement qu’on nous sorte de par là.

La division est déjà
pourtant assez amochée.

que dans trois ou quatre jours nous prendrions
de nouveau les avants-postes. Il y en a pourtant
mare tu peux croire et la division est déja
pourtant assez amochée. Les gaz ont fait beau-
coup de victimes. Ah ! vivement qu’on nous sor-
te de par là. Il est vrai que les ordres sont vite
arrivés et il se pourrait qu’au lieu d’aller aux
avants-postes nous soyons relevés. Espérons …
Toujours la même chose : espérer, patienter
mais la paix ne vient pas vite.
.   Au revoir ma Jeannot des bois. Embrasse
bien notre Zizi pour son papa. Bien le bon-
jour à ta mère, à ta grand-mère, à chez moi
à toute la famille. Bonne santé et bonne
chance à tous et vivement la fin de cette mau-
dite guerre que nous soyons de nouveau réunis.
.    A demain Mamie chérie. Ton Simon qui
t’adore t’envoi ses meilleures caresses et ses
plus douces bisettes. Souviens-toi ! Attend
moi. Je t’aime de toutes mes forces et je
t’embrasse bien fort sur ta bouche.
.    Ton petit mari tout à sa Nonot
.                                               Collay

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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