Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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28 mars 1918 : les bôches nous ont refoulés sur nos anciennes positions.

2 avril 2018 Laisser un commentaire

Comme tu es deux tu as droit à une ration plus forte.

Si seulement ça nous amenait la Paix !

(si tu voulais la réclamer)                28 Mars 1918
( en angle : ton / Simon qui te / mange de baisers/
Collay )

.                              Ma Jeannot bien-aimée

.         J’ais reçu hier soir ta lettre du 22 courant que j’ais lu
avec plaisir d’apprendre que tu vas un peu mieux, que tu as
moins mal aux jambes. J’espère te relire tout à l’heure et te savoir
complètement remise et en bonne santé ainsi que notre Zizou et
toute la famille. Tu me dis que vous n’aurez probablement la carte
de pain qu’au mois d’Avril car on n’en parle plus. Tant mieux ! …
Espérons que d’ici là il y aura du nouveau. Tu me dis que tout est hor-
riblement cher et que ça fait de la peine d’acheter ; ce n’est bien rien
encore, si la guerre ne fini pas cette année ce sera bien pire.
.         Notre Zizou se porte toujours bien, elle est toujours bien diable
et court à tenant. Tu vas lui faire sa jolie robe, ce qu’elle doit te
seriner car elle est un peu fière notre fille ; gare si le patron n’est
pas arrivé et que la robe ne soit pas prête à temps.
.    Pour moi rien de nouveau depuis hier. Je me porte toujours
bien et t’écris du même endroit. Aujourd’hui le temps est moins
froid, il fait assez beau. Par là c’est toujours assez calme et je ne
souhaite pas qu’on nous en sorte car nous n’aurions rien a
gagner à changer en ce moment. Je crois que ça marche très mal
et que les bôches nous ont refoulés sur nos anciennes positions.
Nous ne savons rien de précis mais la situation est loin d’être
brillante ; si seulement ça nous amenait la Paix. Ah ! … vive-
ment … bien vivement. Je suis très impatiemment et il y a long-
temps … bien longtemps que j’attends !
.    Louis m’a écrit. Il est toujours au même endroit il se porte bien
Il t’envoi bien le bonjour et un gros bécot à Zizi. Son fils est-il bien
chez sa nourrice, tu ne m’en a plus reparlé.
.        Au revoir ma Nonot chérie ! Embrasse bien notre gamine
pour moi et donne bien le bonjour à ta mère, à toute la famille
.        Ton petit mari qui ne cesse de penser à toi un seul instant
t’envoi ses plus douces caresses et bisettes en ne cessant d’attendre
l’heureux jour qui nous rendra notre vie commune et tout notre
bonheur. Vivre bien près l’un de l’autre … supporter les épreuves en
commun et goûter à deux nos joies et nos peines. Ce serait une belle
vie Mamour … mais ça ne vient pas vite. Espérons … peut-être
que ça viendra … A demain Mamie chérie. J’attends de te
relire et de te savoir en bonne santé. Ton Simon qui t’adore et qui
t’embrasse bien tendrement comme pendant la perme déjà si loin
des bois.   Je t’aime … bien … bien. bien. Rien que toi ma Nonot des bois
Tu me dis que ta mère se fait du mauvais sang pour la carte de pain, que Zizou a peur
de crever de faim. Oui ! mais toi … comme tu es deux tu as droit à une ration plus forte

 

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27 mars 1918 : Pauvre peuple de France … tu seras bien sacrifié complètement.
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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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