Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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27 avril 1917 : tout sera hors de prix après la guerre.

27 avril 2017 Laisser un commentaire

Recto

Il faut que la récolte soit encore gravement menacée.

Il n’y avait pas assez de malheur

.           27 avril 1917
.        Ma Jeannot chérie
.    J’ais reçu hier soir tes deux lettres
du 22 et du 23 courant. Pour celle du
22 tu t’étais trompé de secteur tu avais
mis 78 au lieu de 73. C’est bien étonnant
qu’elle me soit parvenue aussi vite.
.    Tu me dis que tu as été indisposée
J’espère que ça n’a pas duré et que tu
as été vite remise. Vous avez toujours
un bien vilain – c’est embêtant tout
de même, il n’y avait pas assez de malheur
il faut que la récolte soit encore grave-
ment menacée. Notre Zizou se porte
toujours bien. Heureusement  qu’elle est
douée d’un bon tempérament. Embrasse
la bien fort pour moi.
.    ton travail marche assez bien pour
le moment, tant mieux ! Espérons que
ça se maintienne tu as reçu le colis
que je t’ais envoyé… tu me demande
si je veux d’autres chaussettes. Je n’en
ais pas besoin ne m’envoi rien comme
linge pour le moment j’ais ce qu’il me
faut.
.    tu avais l’intention d’acheter une
armoire à la vente de chez Duref
mais elles se sont vendues plus cher
que les neuves. Ce n’était donc pas
la peine d’acheter du vieux presque
aussi cher que du neuf. Il est vrai
que tout sera hors de prix après la
.                                                guerre

 

 

Page 2

Cette nuit ça a fait bien froid ça a gelé blanc.

Ce soir nous changeons encore d’emplacement

Rien de nouveau pour moi depuis hier
.     Je me porte toujours assez bien… Ce
soir nous changeons encore d’emplacements
mais nous n’allons pas loin d’où nous
sommes. Cette nuit ça a fait bien froid
ça a gelé blanc.. Aujourd’hui il ne fait
pas trop chaud, le temps est sombre.
Espérons que nous n’aurons pas la pluie
car ce serait bien embêtant.
.    Hier j’ais reçu un coli que le sergent
qui a été en permission m’a rapporté ; il
contenait un vachard, deux chevretons don-
nés pars mon oncle et un saucisson
donné sans doute par mon père. Ne tire
donc pas peine petite Jeanne, tu vois !
Je ne risque pas de mourir de faim..
.    J’ais reçu une carte du Louis. Il se
porte toujours bien, il est toujours
au même endroit et fait toujours
le même travail.
.    Pour les permissions, ce n’est pas
la peine d’y songer. Mon tour n’est
pas près d’être là. Ça ne va pas vite
ça va même très … très doucement.
.    Ah ! vivement vivement que tout
ce commerce finisse. Il y en plus
que mare..
.    J’ais reçu la mèche de cheveux du
Zizou. Je ne te l’ais pas dis tout de suite
mais que l’ais écris quelques jours après.
.    Au revoir petite fenotte chérie
Je vais te quitter car il faut que
j’aille reconnaître les emplacements
pour déménager ce soir.
.    Bien le bonjour pour moi a
ta mère, à ta grand-mère, à mes

Page 3

Vivement la Paix que nous soyons enfin réunis.

La vie n’est pas agréable loin de vous

parents et toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous.
.    Mille bises à notre chère petite Zizou. Le temps
me dure bien de vous revoir toutes. La vie n’est
pas agréable loin de vous, privé de vos caresses.
.    Vivement – vivement la Paix que nous
soyons enfin réunis.
.    A demain ! ton petit homme qui t’adore
de toutes ses forces et t’embrasse bien tendrement
sur ta bouche . souviens-toi ! Je t’aime
bien … bien et j’attend en songeant con-
tinuellement à toi.
.    Ton Simon qui t’envoi ses meilleures
caresses, ses plus doux baisers.—
.    Pourrai-je encore te lire ce soir ! J’attend
Collay      avant-hier et hier je t’ais renvoyé
.               de tes lettres. Les as-tu reçue

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- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
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- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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