Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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25 novembre 1916 : Hélas ! plus ça va plus il semble que la Paix est éloignée.

25 novembre 2016 Laisser un commentaire

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Il n’y a pas que notre régiment qui se promène

Où nous mène-t-on ?

.                            25 novembre 1916
( en haut à gauche : signature)
( en haut à droite : bonjour des/
Montbri/sonnais)
.            Ma petite femme chérie
Hier je n’ais pas eu de lettre de toi ; ni
aujourd’hui non plus. J’espère que la san-
té est toujours bonne pour toute la fa-
mille et que mes deux gosses chéries vont
aussi bien que possible.
.     Aujourd’hui nous n’avons pas mar-
ché et nous sommes encore dans le pate-
lin où nous sommes arrivés hier soir.
Je pense que demain il nous faudra
reprendre la route à nouveau et tou-
jours pour une destination inconnue
Où nous mène-t-on ? Je me le demande
Il n’y a pas que notre régiment qui se
promène, il doit y avoir au moins toute
la division.
.     Heureusement aujourd’hui nous
n’avons pas marché car il tombe de
l’eau à tenant. Si demain nous avons
ce temps je ne me vois pas fixe, nous
n’avons pas fini d’en roter. Espérons
que cette pluie s’arrêtera.
.           Cette nuit j’ais bien dormi car
j’étais bien fatigué. Nous sommes
cantonnés dans un grenier, nous ne
sommes pas trop mal.
.      Je m’ennui de ne pas avoir de vos nou

 

 

 

Page 2

Quelle existence tout de même. Ah ! vivement que ça finisse

Je voudrais bien que tu m’envoies un colis

velles. C’est bien embêtant qu’il faille
toujours attendre la correspondance. Je
me demande ce que ce serait s’il était
vrai que l’on nous embarque à salonique
nous n’aurions pas fini d’attendre nos let-
tres.
.     Ma Jeannot chérie. Je voudrais bien
que tu m’envoi un colis car avec tous ces
trimballements il faut s’attendre à ce
qu’on nous emballe soit à Verdun ou autre
secteur soit qu’on nous embarque pour
Salonique. Il faut s’attendre à tout. Et
dans ces occasions on est bien content
d’avoir quelques choses à pouvoir se
mettre sous la dent pour attendre l’or-
dinaire que souvent il faut attendre
longtemps.
.    Je ne puis pas te renseigner où nous
sommes, mais nous ne sommes pas a
60 km de Paris. Oh ! Je ne crois pas qu’on
nous y mène. Il ne faut pas y compter
mais il se pourrait qu’on s’en approche
encore un peu plus.
.      Aujourd’hui j’ais mal à la tête.
Je suis tout abruti, tout désorienté,
cette incertitude m’agace. Quand dia-
ble tout ce fourbi prendra-t-il fin ?
Quelle existence tout de même. Ah ! vi-
vement que ça finisse, qu’on nous ren-
de notre vie commune, notre bonheur.
Hélas ! plus ça va plus il semble que
la Paix est éloignée. Il y a de quoi de-
venir fou : par moment je suis à me

Page 3

Je suis bien impatient tu peux croire

Quand vous reverrais-je
toutes deux ?

demander si ce n’est pas la fin du monde.
.      Au revoir petite femme chérie. Demain
j’espère qu’il me sera possible de te lire et d’avoir
de vos bonnes nouvelles à tous. Embrasse bien fort
notre chère petite Zizou, notre petit diablotin que
je voudrais bien revoir. Quand vous reverrais-je
toutes deux ? je suis bien impatient tu peux
croire Il me tarde de goûter à nouveau vos caresses
et de vous prodiguer les miennes. La vie n’est pas
belle sans vous loin de vous. Vivement que nous
soyons réunis pour toujours. Je ne pense qu’à cela
pas un instant je ne vous oublie. Continuellement
je pense à ma Jeannot des bois et à notre gentille
gamine. Et dire que nous serions si heureux tous
les trois si cette maudite guerre voulait enfin
se terminer. Hélas ! il nous faut encore beaucoup
de patience. bien le bonjour à ta mère et
à ta grand-mère, ainsi qu’à mes parents quand
tu les verras. Bonne santé et bonne chance a
tous. A vous revoir le plus tôt possible.
.    Ton Simon qui t’adore de toutes ses forces et
qui t’envoi ses plus douces caresses et te bise des
millions de fois bien fort sur ta bouche, souviens-
toi nos heureux jours. Qu’ils nous soient rendus
le plus vite possible. Je t’aime ! Je t’aime ! J’attends

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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