Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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24 juillet 1915 : ce matin un aérobôche a été contraint d’atterrir

28 juillet 2015 Laisser un commentaire

Simon décore ses lettres

Gros plan sur le monogramme

Recto

. Nous nous aimons mutuellement

Toi et notre Zizou vous êtes toute ma vie

.                                   24 juillet 1915
( en biais :
Ne te dérange
pas pour le hamac
je m’en passerai : ce
n’est pas bien nécessaire)
.                                   Ma Jeannot
.                                           bien aimée.

Je viens de recevoir tes lettres du
20 et 21 courant. Je suis très heu
reux de voir que ma chère petite fem-
me aime toujours son Simon et qu’elle
fera tout son possible pour que notre
amour soit toujours aussi grand et aussi
sincère. Nous nous aimons mutuellement
nous avons toujours étés l’un pour l’autre
pourquoi contraindrions-nous nos senti
ments. Je t’adore ! ma chérie, toi et notre
Zizou que tu me dis si gentille, vous êtes
toute ma vie . Qu’importe ! si nous ne

 

Centre droit

 

sommes pas riches. Si j’ai le
bonheur de revenir je ferai
tout mon possible pour vous
rendre heureuses. Le travail ne
m’a jamais fait peur. Je
suis ouvrier et je ferai tou
jours mon possible pour vous
rendre heureuses.
Ma Jeannot
Tu ne m’as pas répondu à la question
que je t’ai faites sur mon oncle : tu m’avai
m’as écris dans ta lettre du 17 que lui le
premier t’avait fait des propositions malhon-
nête. Je tiens à savoir si c’est bien tel
que tu me l’as écris et ce qu’il peut avoir
fait contre notre honneur. Dis moi la vérité
car il est nécessaire que je la sache. Est-ce
vrai ? –Répond-moi franchement.
Ce matin je t’ai envoyé deux mots
et je te fais savoir la réponse que j’ai faite
à sa demande qu’il m’a faite de signer
une procuration. Quand tu auras lu ce
brouillon tu le déchireras et n’en causeras a
personne, il n’est pas nécessaire que tout
le monde sache ce qui peut se passer dans
la famille. Sois discrète c’est une bonne
qualité. N’oubli pas que je t’aime tout

Voilà un an que je ne vous ai vues

Dis moi la vérité

Centre droit

 

plein, ma bien aimée. Tout bonheur n’est
pas mort pour nous ; nous avons une petite
fille charmante et si la chance me ménage
jusqu’au bout, nous pourrons reprendre
une bonne vie heureuse et tranquille.
tu me dis que tout le temps je te prêche de
me rester fidèle ! C’est que vraiment je
t’aime tout plein et que la vie n’aurait
plus d’intérêt pour moi si je ne pouvais
compter de retrouver ma Jeannot d’autre-
fois toujours entièrement à moi. Si j’ai eu
peur de te perdre c’est que je t’adore. Je
suis comme l’avare : inquiet de mon trésor.
.   Pour les permissions je ne puis te rensei-
gner. Je ne sais pas quand viendra mon tour
mais je crois bien que ce n’est pas pour ces
jours-ci. Crois pourtant que le temps
me dure d’aller t’embrasser et de me rendre
compte des progrès accomplis par notre
gamine, ce sera deux ou trois jours de
véritables bonheur hélas ! trop tôt passés.
Voilà un an que je ne vous ai vu, voilà
un an que je languis après vos caresses.
Cette maudite guerre ne veut pas prendre
fin et menace de s’éterniser. Comme c’est
long et pénible, comme je souffre d’être

 

Verso

je tiendrais  bien à ce que mon père m’écrive

Nous supportons toujours quelques bombardements

séparé de ce que j’ai de plus cher au monde
Enfin ! patientons et espérons ! Peut être
que ça se finira plus tôt qu’il ne le semble.
mon camarade Courtial n’a pas pu passer
te voir, il le regrette bien et t’envoi bien le
bonjour. Avant-hier et hier nous avons eu
la pluie, aujourd’hui il fait du vent mais
Il ne tombe pas d’eau. Ce matin un aéro
bôche a été contraint d’atterrir près du
village de Cambronne qui est en arrière de
nos avants-postes.il était monté par un
capitaine d’artillerie et un adjudant, tous
deux sont prisonniers, l’appareil n’a pas
de mal et pourra servir à nos aviateurs
Nous supportons toujours quelques bombarde-
ments mais notre compagnie n’a pas à dé-
plorer de perte. Espérons qu’il en sera ainsi jus-
qu’au bout. Au revoir ma chère petite
femme. Ton Simon t’aime tout plein et
t’envoi ses plus douces caresses et ses meilleurs
baisers. Mille bisettes à mademoiselle Zizou
que tu biseras bien pour son papa. Bien
des choses à ta mère, à ta grand-mère ainsi
qu’à mon père et ma mère je tiendrais
bien à ce que mon père m’écrive et me
renseigne le plus possible. Si tu le vois dis le
lui. Au revoir et bonne santé à tous. Que
les événements me permettent de vous em
brasser le plus tôt possible. Ton Simon
qui t’adore tout plein.       Collay

 

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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