Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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24 décembre 1917 : pain et vin étaient gelés.

27 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Ce matin à 6 heures nous nous mettions en route.

Demain je pourrai te
lire.

.                  24 décembre 1917
.          Ma Jeannot chérie
.     Aujourd’hui je n’ais rien reçu de
toi j’espère que ce n’est qu’un retard
de la poste et que demain je pourrai te
lire et avoir de bonnes nouvelles de mes
deux gosses chéries.
.            J’ais reçu une carte du Georges
qui me fait savoir qu’il est au dépôt
divisionnaire du 6ème chasseurs, car a
son retour de Montbrison il n’a pût
rejoindre le 46e qui, parait-il, a été
dissous. Il me dit que pour le moment
il ne s’en fait pas mais il ne pense pas
rester longtemps. Il est en Alsace.
.    Mamie chérie. Ce matin a
6 heures nous nous mettions en route
Comme tu peux te le penser, il ne fai-
sait pas chaud bien au contraire.
A la deuxième pause nous avons
voulu manger et boire un canon
mais pain et vin étaient gelés,
heureusement que le pain n’avait
pas trop de mal, nous avons mangé
tout de même, quant au vin il
était aussi épais que de la confiture
il était gelé complètement.

 

 

Page 2

Encore une bonne trotte à nous appuyer à peu près comme aujourd’hui.

Les pieds me faisaient bien mal.

Nous nous sommes appuyé 25 Km
nous sommes arrivés vers les midi
Les pieds me faisaient bien mal
Nous sommes cantonnés dans les
granges d’un village, nous allons
nous coucher comme nous pourrons et
je crois bien que nous ne transpirerons
pas pendant notre sommeil.
.    Demain nous repartons d’ici. En-
core une bonne trotte à nous appuyer
à peu près comme aujourd’hui.
Le matin vers les 10 heures le soleil
s’est montré, il faisait moins froid
mais après-midi, il faisait presque
aussi froid que le matin. J’ais les
pieds gelés. Pourtant je t’écris d’un
baraquement qui sert que salle
de réunion, nous y sommes nombreux
et serrés et il y a un petit poêle ce
qui fait que nous avons un peu
moins froid mais ça fume et ça
fait cuire les yeux ce qui n’est guère
pratique pour écrire.
.        Et toi Mamour. Que
fais-tu ? . J’espère que tu te porte
bien ainsi que notre gentille pe-
tite Zizou que tu biseras bien fort
pour son papa qui ne vous oublie
ni l’une ni l’autre.
.        Au revoir ma Nonot.
A demain le plaisir de te lire

 

 

Page 3

La paix vivement que nous soyons à nouveau réunis et pour toujours.

Je n’aime pas rester sans nouvelles.

Je n’aime pas rester sans nouvelles de
mes deux êtres chers.
.         Bien le bonjour à ta mère, à ta
grand-mère, à chez moi à toute la fa-
mille. Bonne santé et bonne chance
à tous.
.        Ton petit mari qui continuellement
pense à toi et à notre gamine.
.        Je t’aime bien … bien et t’envoie mes
plus douces caresses et bisettes en atten-
dant le retour de jours plus heureux.
.    La paix vivement que nous soyons a
nouveau réunis et pour toujours.
.        Ton Simon qui t’embrasse bien
tendrement comme autrefois. Souviens
toi ! Je t’adore et j’attend !
A demain       Simon         Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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