Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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23 juillet 1918 : nous sommes logés dans une espèce de grande cave creusée dans une butte.

30 juillet 2018 Laisser un commentaire


Recto

Je ne suis toujours pas à mon aise pour écrire.

Hier soir nous avons déménagé.


.                      23 juillet 1918
.           Ma Jeannot chérie
J’ais lu hier soir avec beaucoup de plai-
sir tes deux lettres du 16 et du 17 courant.
Seulement vous avez une chaleur très pénible
qui vous fatigue beaucoup. En plus il fait
un vent terrible qui fait tomber tous le
grains des épis et abat toutes les poires. Il faut
toujours quelque chose pour finir d’abimer la
situation. Tu me dis que notre Zizou se porte
toujours bien … Tant mieux ! J’espère qu’il en
sera toujours ainsi et qu’elle fera une grande
fille bien forte et bien portante.
.        Petite fenotte. Je ne t’écrirai pas longue-
ment car je ne suis toujours pas à mon aise
pour écrire. Hier soir nous avons déménagé
mais nous ne sommes pas allé loin. Pour le
moment nous sommes logés dans une espèce
de grande cave creusée dans une butte, c’est
très profond et une fois dedans on ne risque rien
des obus : seulement nous sommes arrivés les
derniers et comme c’était déjà plein toute la
nuit je suis resté assis, je n’ais pas pû me cou-
cher. Ce matin les anglais ont attaqué de nou-
veau ce matin ; j’ignore le résultat. Pour nous
nous ne sommes pas pour rester ici ; ce soir
nous allons redéménager à nouveau et sans
aucun doute remonter en ligne à nouveau.
La relève ? … il n’en est pas question. Pour-
Tant tu peux me croire qu’il y en a bien mare.
.    En ce moment il pleut. Drôle de temps
si ça continu ce soir nous allons prendre une
bonne douche. – Enfin ! Espérons que tout se
passera du mieux possible et que la chance
ne nous abandonnera pas.
.        Au revoir ma Jeannot des bois. J’espère
pouvoir te relire tout à l’heure et t’apprendre
en bonne santé ainsi que notre fille et tous
ceux qui nous intéressent. Mille bises à notre
gamine et un grand bonjour et bien des choses
à ta mère, à ta grand-mère, à chez moi, a
toute la famille. Bonne santé et bonne chance
à tous et vivement que j’ais la joie de vous revoir
tous. J’attends impatiemment et les jours me
paraissent horriblement longs. Vivement la fin
de cette horrible guerre et le retour à une vie
meilleure et plus digne de gens civilisés.
ton petit mari qui t’aime passionnément et t’embrasse
bien fort des millions de fois. A demain ! …

 

 

Simon a écrit au dos de cette carte

Carte du 23 juillet 1918

Verso

( à l’envers )
Je te renvoi trois de tes lettres. Dis-moi
quand tu les recevras.
Ton Simon entièrement à toi
.          Collay

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Jeanne 22 juillet 1918 : J’espère avoir de tes nouvelles.
Jeanne 23 juillet 1918 : souvent elle demande si son papa ne va pas venir bientôt.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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