Recto
. 22 juillet 1918
( en haut à gauche :
Ton Simon qui t’adore et qui
t’embrasse bien fort … bien fort ; des
millions de fois. / Ton Simon)
. Bien chère petite femme
Je t’écris encore du même endroit. Nous n’avons
pas bougé depuis hier et il a fallu prendre
le masque pendant une heure. Ils nous ont balancé
quelque chose, même des gaz ; il a fallu prendre
le masque pendant une heure. Malgré tout
ça tout s’est assez bien passé et je me porte
pas trop mal quoique je sois bien fatigué,
moins qu’hier pourtant. Nous attendons la
relève avec beaucoup d’impatience, mais elle
ne vient pas vite. Il fait toujours beau temps
mais il nous faut rester toute constamment
dans notre cave ; nous sommes dévorés par les
mouches.
. Hier soir on m’a remi une photo que ton
mon frère Georges me fait parvenir par un
camarade. Il n’est pas trop mal et il n’a pas
oublier sa croix de guerre …. Enfin ! …
. Ma Jeannot chérie. Je n’ais rien reçu
de toi hier. Sans doute un retard de la poste.
J’attends avec impatience que les lettres arri-
vent pour te lire et, j’espère, avoir de bonnes
nouvelles de mes deux gosses chéries et de toute
la famille.
. Au revoir petite fenotte. Embrasse
bien fort notre gentille Zizou pour son papa
qui ne vous oublie pas un seul instant et
vous envoi à toutes deux, ses plus douces ca-
resses et tendres bisettes. J’attends avec beau-
coup d’impatience de vous revoir ; les jours me
paraissent horriblement longs.
. Bien le bonjour pour moi à ta mère
à chez moi, à toute la famille. Bonne san-
té et bonne chance à tous. Vivement la fin de
cette horrible guerre et le retour à nos beaux
jours d’autrefois. Quel bonheur serait le notre
si nous étions à nouveau réunis. Ce que je
suis impatient. A demain Mamour.
Verso
Mille millions de bien douces
caresses à mes deux gosses chéries que
j’aime plus que tout.
. Vivement que je puisse
vous rejoindre.
. Ça ne vient pas vite
. Collay
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