Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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20 novembre 1915 : nous entendons gronder le canon fortement au loin.

26 novembre 2015 Laisser un commentaire

Recto
.              20 novembre 1915
( diagonale en haut à gauche :
Je t’aime
Bonjour de mes
camarades
j’ai reçu les les enveloppes
.           qui étaient dans tes
.                                 lettres )

Tu espères pouvoir faire sortir une bonne journée

Tu as commencé de travailler à l’usine

.         Ma bien chère petite femme

On vient de me remettre tes lettres du 15 et
du 17 courant. Tu me dis que tu as été indis-
posée, heureusement que ça n’a pas été grave
et j’espère que ma lettre te trouvera en parfaite
santé ainsi que tous ceux qui nous sont
chers. Tu as commencé de travailler à l’usine
et tu espère pouvoir faire sortir une bonne
journée, mais voilà c’est fatiguant ; travail
mais inutile de te surmener, conserve toi en bonne
santé car la maladie est toujours dangereuse.
Le Zizou ne s’est pas aperçue de ton absence
cela ce comprend du moment que ta mère est
toujours prête à lui satisfaire ses fantaisies ; elle
te voit le soir ce n’est pas comme si tu étais plu-
sieurs jours éloignée. Ma Jeannot ! je ne com-
prend pas bien pourquoi si tu gagnais 3f par
jour on te supprimerais ton allocation, il n’y
a aucune loi qui le permettre et si ça t’arri-
vait préviens moi aussitôt et dis le à mon père
en réclamant aussitôt je ne pense pas que l’on
insiste. Quelque soit ton salaire tu as droit
à l’allocation, il n’y a aucune loi qui puisse
te l’interdire. Ma Jeannot ! notre soirée
d’hier a été bien remplie, comme les jours
précédents nous sommes rentrés à la nuit
Aujourd’hui il y a eu marche de régiment

 

 
Verso

c’est te dire que je ne suis guère à mon aise pour faire une lettre

J’ai réussi à couper à cette marche

la compagnie est partie à 6h ½ elle est rentrée
à 2h1/2. J’ai réussis à couper à cette marche ;
comme je tirais un peu la jambe, hier, l’adju-
dant m’a fait nommer de service au poste
qui est à l’issu du village. C’est de là que
je t’écris. J’ai froid au pieds et j’ai mon équi-
pement sur le dos, c’est te dire que je ne suis
guère à mon aise pour faire une lettre.
. Enfin ! La santé se maintient tout de même
Je tousse un peu mais ce n’est rien. Demain
je pense pouvoir t’écrire plus longuement
Oh ! je n’en suis pas sûre, car à présent je ne suis
jamais sûre de rien. Voilà deux ou trois jours
que tout nous entendons gronder le canon
fortement au loin. Que se passe-t-il ? Je
l’ignore ! resterons-nous longtemps où nous
sommes ? Je n’en sais encore rien ! Où irons-
nous ? je ne le sais pas. La situation est très
grave dans les balkans, y-aura-t-il répercution
sur notre front ? Possible. Il y a quelques
articles qui nous laissent entrevoir que l’allemagne
désire désirerait la paix ? est-ce réel ou
est-ce du bluff ? Je ne sais. Attendons !
Patientons, voilà 15 mois que nous répétons
ces paroles il faut éspérer que bientôt le résul-
tat viendra. Au revoir ma petite femme
chérie. Ton Simon t’aime bien…bien.
de toutes ses forces. Je t’embrasse bien fort sur
tes lèvres. Souviens-toi des 7 jours si courts !
Mille bisettes au Zizou. bien des choses à mes
parents et frères, ainsi qu’à ta mère et grand-
mère. Bonne santé à tous. Je vous embrasse
tous bien fort en attendant l’heureux jour qui
nous réunira. Ton petit homme qui t’adore
.                     Simon                 Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
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- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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