Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

1er novembre 1915 : la vie que nous menons est tellement abrutissante

4 novembre 2015 Laisser un commentaire

Demain il va falloir repartir dans un autre patelin.

La nourriture n’est pas suffisante

.                            1er novembre 1915
( en haut à gauche :                                          en haut à droite
Mes plus                                                             Bonjour
douces caresses                                                 de Courtial et de
et mes meilleurs                                                  Giraud
baisers à mes deux
gosses chéries. La vie
est bien dure sans vous)

.                       Ma Jeannot chérie
J’ai reçu hier soir ta lettre du 27 octobre. C’est toujours
avec beaucoup de plaisir que je lis tes lettres et que j’apprend
de bonnes nouvelles de tous ceux que j’aime. Tu me souhaite
ma fête pour les meilleurs vœux qu’il est possible de
formuler. Je n’y pensais pas à ma fête, la vie que nous
menons et tellement abrutissante que nous ne savons pas
comment nous vivons. Notre Zizou, me dis-tu, est tou-
jours bien diable et bien portante, c’est déjà quelque
chose qu’elle soit douée d’un excellent tempérament.
Tu me dis que tu m’as commandé un chandail, il me
servira peut-être. Je me porte toujours pas trop mal.
Aujourd’hui nous avons repos : il tombe de l’eau à te-
nant ( ?), vilain temps ; pourvu que demain il ne soit
pas pareil, sûrement que demain il va falloir repar-
tir dans un autre patelin. Nous ne touchons pas de
vin à l’ordinaire, la nourriture n’est pas suffisante
et si l’on ne veut pas se serrer la ceinture, il faut y
aller de son argent qui hélas ! file vite. Quand donc
ça finira-t-il ? il y en mare. Hier on nous a donné
chacun cache-nez et des espèce de gants très mal foutu.
Plusieurs avaient pris leur cache-nez pour sortir, le com-
pandant leur l’a fait enveler, il nous donne et ne veu-
lent pas qu’on s’en serve. Il ne faut pas chercher à com-
prendre. Enfin ! Espérons toujours que les évènements
deviendront plus favorables à la paix tant désirée par
tous. Au revoir chère petite femme, ton petit
homme t’aime bien, bien et attend impatiemment
l’heureux jour qui nous réunira. Mille bisettes a
notre gentille petite Zizou. Bien des choses à mes
parents, à ta mère, grand-mère, à mes frères , a
ta tante et à ta cousine. Bonne santé à tous
Ton Simon qui t’embrasse bien fort sur tes
lèvres. Souviens toi des 7 jours si courts : je t’aime
de toutes mes forces et j’attend             Collay

Vous pourriez aimer lire ...

Jeanne 31 octobre 1915 : à force de le dire peut-être ça arrivera
4 novembre 1915 : nous n’avons pas fini de courir à droite et à gauche.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales