Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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18 mars 1918 : je me demande si cette vie pourra durer encore longtemps.

19 mars 2018 Laisser un commentaire

Aujourd’hui je suis tout abruti.

Il se fait ici un bruit
infernal.

.                      18 Mars 1918
( en haut à gauche : signature )
.        Ma bien chère petite fenotte
.    J’ais reçu aujourd’hui tes deux cartes-lettres du 13 et 14 cou-
rant que j’ais lus avec beaucoup de plaisir de savoir mes deux
gosses chéries en bonne santé. Seulement ce qui n’est pas
intéressant c’est qu’on vous mette à la carte pour le pain
300 grammes par jour ça ne fait pas une grosse ration et
je me demande si cette vie pourra durer encore longtemps.
.        Tu m’épate en me disant que le commandant de la
place ai dit à ses poilus du dépôt sans doute, qu’il
fallait s’attendre a être vaincu. Qu’il l’ai pense cela
n’a rien d’extraordinaire mais qu’il l’ai dit cela
m’étonne.
.            Ma Nonot. Je ne t’écrirai que quelques
mots pour aujourd’hui car il se fait ici un bruit
infernal. Je me porte toujours bien. Nous nous
sommes mis en route hier soir il était dix heures
passés ; nous nous sommes appuyé une sacrée trotte
et nous sommes arrivés vers les trois heures du matin.
.        Aujourd’hui je suis tout abruti. Je ne sais pas
ce que je tourne. Nous ne savons pas quand
nous repartirons d’ici mais nous n’y sommes
pas pour longtemps Il fait un temps superbe
.        Je suis énervé de belle façon et je n’écris que dif-
ficilement.
.        Ce matin le général de division est venu nous
faire un petit discours au sujet du coup de main
Il nous a fait ses compliments !!! – Et lui nous a
dit que nous les aurions mais qu’il y en avait
encore pour quelque temps. Jolie perspective. Enfin !
.              Au revoir Mamour. Embrasse bien fort
notre gamine pour pour son papa qui voudrait
bien être près de vous. Bien le bonjour à ta
mère et a toute la famille.
.       Je t’aime bien … bien … bien petite femme
et pas un seul instant je ne cesse de penser
à toi et a notre Zizi. Je te bise bien fort des
millions de fois sur ta bouche, tes yeux, ton
cou, partout. Je t’adore de toutes mes forces,
tu es toute ma vie. A demain !
.      Souviens-toi ! N’oubli pas ton Simon
qui t’aime, rien que toi ma fenotte, ma
Nonot : je te bise encore bien fort.

 

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

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