Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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18 février 1918 : retour de permission.

18 février 2018 Laisser un commentaire

Les jours heureux sont bien courts ; la séparation bien longue et bien dure.

J’ai le cœur bien gros.

.                                                                                                      18 février 1918
( fin de la lettre : et qui t’adore t’embrasse des millions
de fois bien fort et bien tendrement comme
pendant les quelques jours de bonheur que nous venons de passer ensemble
.                                                                                                                          Collay)
.                    Petite femme chérie

.    Hier je ne t’ais pas écris. Je n’en ais pas eu le temps
avant-hier à 9 heures du soir je suis arrivé à Révigny où
j’ai passé la nuit dans un baraquement où j’ais bien eu
froid. J’ais repris le train à 6 heures du matin pour débar-
quer vers les 10 heures du matin à la gare d’arrivée.
J’ais rejoint ma compagnie hier soir vers les 5 heures
Nous sommes aux avants-postes mais le secteur n’a
pas l’air trop mauvais. Quand je suis arrivé j’étais
complètement vanné, aussi j’ais assez bien dormi la
nuit passée quoique je ne me sois pas trouvé aussi bien
que près de ma Jeannot. Quelle différence ! Quel
cafard ! – Enfin ! il faut en prendre son parti en s’effor-
çant d’espérer un prompt dénouement à cet horrible
cauchemard, à cette cruelle guerre qui nous sépare
depuis si longtemps.
.    Nous ne sommes pas trop mal logés quoique notre
abri ne soit pas des plus résistant. Nous avons un poë-
le et le bois ne manque pas ici ; nous avons une
table et des bancs. Enfin pourvu que les boches nous fi-
chent  la paix nous ne sommes pas trop mal.
.    Le temps est bien froid et les nuits ça gèle fortement.
Dans la journée il fait soleil, mais il ne fait pas
chaud  tout de même. Est-ce pareil à Montbrison ?
.   Et toi petite fenotte ? … Tu as du reprendre ton tra-
vail … que la vie qui nous est faite depuis 4 années,
presque, est donc cruelle. Je suis bien las de mener
pareille existence loin de mes deux gosses chéries.
.   Notre Zizou est-elle toujours bien portante. Tu
me diras si les pillules font effet. Parle-t-elle de son
papa. Ah ! Quand donc pourrais-je reprendre ma
place définitivement près de vous ? J’ais le cœur
bien gros. Hélas ! … Que faire ? Je ne sais… Je m’en-
nui … Vivement … la Paix !! J’attends.
.       Au revoir Mamour ! Je ne t’écris pas plus lon-
guement pour aujourd’hui. Je te renouvelle toutes
mes caresses des jours passés. Les jours heureux
sont bien courts ; la séparation bien longue et
bien dure. Au revoir ma Nonot ! Au plus tôt
de te lire. J’attend impatiemment.
.    On m’a remi tes lettres du 27 et du 29 janvier
rien à la date du 28, ta lettre doit s’être perdue.
.  A demain ! … Ton Simon entièrement à toi

Vous pourriez aimer lire ...

28 janvier 1918 : j’espère être près de vous le 2 ou le 3.
Jeanne 23 février 1918 : Tâche moyen de chasser ton cafard.

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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