Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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15 et 16 mai 1918 : La Paix tant désirée se fait bien attendre.

16 mai 2018 Laisser un commentaire

Quand me sera-t-il possible de vous rejoindre que nous puissions revivre une vie meilleure, heureux d’être réunis.

Aujourd’hui nous avons repos.

( en haut : Collay Simon)

.                                                      15 Mai 1918

.                                     Petite fenotte chérie

.                       Les lettres viennent d’arriver mais aujourd’hui je n’ais rien ; décidément la
correspondance marche mal, c’est embêtant tout de même. Je ne suis pas content quand il me faut
rester sans te lire. J’espère que ma lettre te trouvera en bonne santé ; ainsi que notre diablotin de Zizou
que tu biseras bien fort pour moi. Rien de nouveau depuis ce matin. Aujourd’hui nous avons un temps
superbe, il faudrait bien que ça dure ; il fait un beau soleil, j’en ais la flemme. Aujourd’hui
nous avons repos, la compagnie est allée en promenade et jouer au foot-ball. Je ne suis pas allé avec
eux, je n’en avais pas le courage, je suis resté tranquillement au cantonnement. Je me repose pen-
dant que cela m’est possible, dans quelques jours il y a beaucoup de chance que je ne puisse pas en faire
autant. Et toi petite fenotte –  que fais-tu ? J’espère qu’il fait beau temps vers vous aussi et que tout marche
du mieux possible. Vivement demain soir que je puisse te lire et avoir de bonnes nouvelles de tous ceux que
j’aime. Je m’ennui bien loin de vous. Quand me sera-t-il possible de vous rejoindre que nous puissions
revivre une vie meilleure, heureux d’être réunis. Ça ne vient pas vite. La Paix tant désirée se fait bien
attendre.

.                                                    16 mai

.                        Hier soir j’ais interrompu ma lettre. Je pensais la finir ce matin en me levant et la
faire partir mais de bonne heure il a fallu partir au tir avec la compagnie ce qui fait que ma lettre aura un jour
de retard. Rien de nouveau pour moi. Je me porte toujours bien et nous sommes encore dans le même village
où nous attendons les évènements, nous ne savons pas quand nous partirons d’ici. Je ne pense pas que nous y restions
longtemps, nous de tarderons certainement pas d’embarquer pour une autre destination. Nous ignorons laquelle mais
nous nous en doutons un peu. Nous avons encore beau temps aujourd’hui, il fait un beau soleil et on a pas froid.
Ça fait plaisir. Les oiseaux chantent à tenant … il ferait bon être près de toi petite femme. Quand donc notre
désir sera-t-il réalisé … que l’attente est longue … Ah vivement … bien vivement la paix que nous puissions revivre
heureux, contents d’êtres enfin réunis définitivement.
.            Mamie chérie. Je viens de lire à l’instant ta lettre du 12 courant qui m’a bien fait plaisir de vous apprendre en
bonne santé et de savoir que vous avez-vous aussi beau temps. Il est à souhaiter que ça dure. tu me dis que vous êtes
allées vous promener chez mes parents. Zizou était contente de sortir, vous êtes allés au jardin avec le grand-père et la
grand-mère Collay et Zizou s’en est payer pour courir … Petite fenotte. Tu as fait un bien drôle de rêve. Je me vois
aller laver avec une sœur chacun notre linge sous le bras … On a de l’imagination dans les rêves. On m’a remi tout a
l’heure un coli qui contient un fromage, du saucisson, un bouton merveilleux et le gâteau du Zizou que je n’ais pas
pû manger car il était tout abimé. Mais ça ne fait rien je remerci bien notre fille qui a songé à son papa. Le
bouton n’est pas ce que je voulais mais il me servira tout de même. Je n’ais pas goûter encore ni le saucisson ni le fromage
je te remerci bien ma Nonot, tu me dis que tu veux m’envoyer un autre coli avec le beurre que ma mère ta remis
je te dirai sitôt que je l’aurai reçu. tu remerciras bien ma mère pour moi. Aujourd’hui j’ais reçu une lettre du Georges
qui se porte toujours bien. seulement il me dit qu’il est dans un bien sâle coin et que le temps lui dure bien dans sortir et
de pouvoir aller en perme. Je souhaite que ça soit le plus tôt possible. Il termine en me chargeant de bien t’envoyer le bon-
jour  et une grosse bise à notre Zizou.
.           Au revoir Mamie chérie. Mille bises pour moi à notre gamine et bien des choses de ma part à ta mère
à chez moi à toute la famille. Bonne santé et bonne chance à tous et vivement que j’ais la joie de vous revoir. Je m’ennui
bien loin de vous. Ton petit homme qui pense à toi continuellement et t’envoi ses plus douces caresses en t’embrassant bien
fort des millions de fois partout ta figure, comme pour la perme. Ton Simon qui t’adore et t’appartient entièrement. Je ne
pense pas aux sœurs . A demain. Je t’aime bien … bien … de tout mon cœur plein de toi et de notre gentille gamine.

 

——————————–

Encore une lettre « trop large »

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14 mai 1918 : la Paix viendra bien avant que nous soyons tous tués.
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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

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