Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

11 janvier 15 : Nous étions bienheureux et le présent n’en est que plus amer

11 janvier 2015 Laisser un commentaire

Recto

Aujourd'hui je n'ai pas eu de lettres de toi

Recto

11 janvier 1915

 

(A droite en diagonale : Simon
Collay
Un million de baisers
et de bien douces caresses
à ce que j’ai de plus cher
au monde.
Jeannot Zizou
J’attend     )

 Ma Jeannot aimée

Aujourd’hui je n’ai pas eu de lettre
de toi. J’espère que ma lettre trouvera
toute la famille en parfaite santé
et ma petite femme complètement
guérie de ses douleurs et quelle peut
marcher facilement sans souffrir.
Et notre petite Zizou : Elle est tou
jours bien diable et bien portante
et fait toujours quelques petites sottises
à sa maman ou à ses grands-mères

 

 

Verso

Quand notre vie calme, notre bonheur nous seront-ils rendus ?

verso

dont elle sait profiter et devenir de plus
en plus intelligente et dégourdie.
Que le temps me dure de vous revoir mes
deux gosses chéries. Quelle impatience !
je m’ennui de plus en plus de vivre si loin
de vous . Quand donc cette guerre maudite
prendra-t-elle fin ? Quand serons-nous
réunis et pour toujours ? Quand notre
vie calme, notre bonheur nous seront-ils
rendus. Je répète toujours pareil ! Que
veux-tu je ne pense qu’à cela, qu’à toi
qu’à notre Zizou, à notre amour ! Où sont
ils les jours heureux que nous avons vécus
ensemble ? Souviens-toi petite femme
souviens-toi ma mie les coins : nos petits
coins, nos gentilles promenades, nos caresses
comme nous étions heureux d’être ensem
ble ! Que nous importait ce qui n’était
pas nous. Nous étions contents de nous de
sentir bien près l’un de l’autre. Oui.
Nous étions bienheureux et le présent n’en
est que plus amer. Enfin ! Encore patience…
Peut-être que toutes nos joies, notre bonheur
nous serons rendus. Attendons le plus patiem
ment possible.
Rien de nouveau par ici. Aujourd’hui
Nous avons fait les mêmes travaux qu’hier.
Nous n’avons pas eu de pluie. Je me porte
toujours bien mais je m’ennuie et je
t’aime de toutes mes forces. Je t’adore
ma Jeannot et toutes mes pensées sont pour
toi et pour notre enfant que tu embrasseras
bien fort pour son papa qui ne vit que
dans l’espérance qu’il pourra reprendre
sa place près de ses deux êtres chers.
Ton petit homme tout à toi et pour toujours
t’embrasse bien tendrement sur les lèvres
souviens toi ! je t’aime
Bien des choses et bonne santé à chez toi et
A chez moi. Au revoir à tous. Je t’aime

 

 

Vous pourriez aimer lire ...

10 janvier 15 : Nous avons toujours l’agréable compagnie des rats
13 janvier 15 : Nous sommes traités comme des forçats, des bagnards

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales