Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

11 avril 1916 : les massacres continuent du côté de Verdun

11 avril 2016 Laisser un commentaire

Recto
.                   11 avril 1916

( en haut à gauche :
Je te
renvoie 3 de tes
lettres )

.   Ma bien petite femme

Le temps me dure bien de vous revoir

Zizou vous fait beaucoup de sottises

.   Je viens de recevoir à l’instant tes lettres
du 6 et du 7 courant. J’attendais de te lire avec
impatience, aussi c’est avec beaucoup de plaisir
que j’apprend que tous vous vous maintenez en
bonne santé. Tu me dis que notre Zizou vous fait beau-
coup de sottises, que c’est un vrai petit diable qui gran-
dit à vue d’œil et qui remue avec beaucoup de
facilité sa petite langue. Elle se porte bien, tant
mieux, c’est le principal. Le temps me dure bien
de vous revoir et de me rendre compte des progrès de
notre gamine. Quand serons-nous donc enfin réunis
Tu me dis que quand la petite robe de notre petit
diable sera faite, que tu la feras photographier
fais-toi photographier avec elle, je serais bien
content de vous revoir toutes deux. Tu me feras bien
plaisir. Comme tu m’écris je vois que tes pieds
te gênent toujours un peu, tu as de la difficulté
à faire la route pour aller à ton travail. C’est
vraiment bien embêtant. Tu me dis qu’on parle
beaucoup de la fin de la guerre je me demande
sur quoi les gens se basent pour croire à une fin
prochaine. Rien ne laisse prévoir que ce sera fini

 

 

Verso

Ce matin nous sommes allés au tir.

Les massacres continuent

bientôt ; les massacres continuent du côté de Verdun
et d’ailleurs, les hommes tombent mais les gouvernements
ne s’émeuvent pas ; ils sont résolus ! A quoi ? Ils ne
le savent guère et je crois que c’est notre plus grand
malheur. Je me porte toujours bien, nous n’avons
pas changés de patelin et nous continuons à faire
de l’exercice, marches, etc… Ce matin nous sommes
allés au tir. Ce soir nous devions avoir marche sous
bois mais il tombe de l’eau et je ne sais ce que l’on
va faire. Comme je te l’ai déjà écris j’ai reçu ton colis
de fromages, ils étaient un peu écrasés mais il n’a-
vaient pas de mal ils étaient même bien bon. On
vient de me remettre ton autre colis qui contient
une boite de figues, un fromage et une boite de conserve
le tout est en très bon état et je te remerçi beaucoup
J’ai su par  Joanny que Claudius Morel était prison-
nier et blessé. Hier soir j’ai vu Philibert Faure, il
se porte bien, de même que Gaurand et Perroton. Philibert
m’a chargé de bien t’envoyer le bonjour.
Au revoir ma Jeannot aimé. Moi aussi je t’embrasse
bien fort sur ta bouche et je t’envoi mes plus douces
caresses. Mille millions de bisettes à mes deux gosses
chéries. Bien des choses à grand-mère Génie, Belette et
Collay ainsi qu’au grand père et à mes frères. Bonjour
à ta marraine. Bonne santé à tous et vivement que
j’ai le bonheur de reprendre ma place près de vous.
Ton Simon tout à toi et pour toujours. Je t’aime !
J’attend ! J’espère ! Au revoir ma mie des bois
Souviens-toi ! Attends-moi      Je t’adore
.                                                     Simon

Vous pourriez aimer lire ...

Jeanne 1er avril 1916 : Tout le monde croit la fin de la guerre proche
16 avril 1916 : le grand manitou des armées de France.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales