. 10 avril 1917
( en haut à gauche : les/ forces/d’un cœur/
plein de toi/ ton Simon/ Collay)
. Ma Jeannot chérie
. J’arrive de l’exercice et on vient de dis-
tribuer les lettres mais je n’ais encore rien au-
jourd’hui ; ça fait deux jours sans te lire ; c’est
bien embêtant. J’espère que ce n’est qu’un retard
de la poste et que la santé se maintient bonne
pour tous ceux qui me sont chers et que de-
main il me sera possible de te lire et d’avoir
de vos bonnes nouvelles.
. Je me porte toujours bien. Aujourd’hui
nous avons un temps affreux, du vent et de
la neige à tenant. Décidément l’hiver ne
finira pas. Ce matin en me levant je me
suis mis à laver mon linge : chemise, tricot,
caleçon, ceinture de flanelle. J’en ais eu pour
tout le matin et je n’ais pas eu trop chaud.
Après-midi nous sommes allé à l’exercice
j’ais donc bien été occupé et j’ais eu bon nez
de laver aujourd’hui car il paraît que demain
nous déménageons. Je ne sais où nous allons
aller ; en avant sans aucun doute. Enfin !
Espérons et patientons et que la chance soit
avec nous jusqu’au bout et la fin de la guerre
le plus vite possible. J’attend impatiemment
en ne cessant de penser à mes deux gosses ché-
ries que j’aime plus que tout au monde et qui
sont tout mon espoir.
. Au revoir ma Nonot. A demain que
je vais attendre impatiemment pour te lire
Bonjour à ta mère, à mes parents, à toute
la famille. bonne santé et bonne chance
à tous. Ton petit homme qui t’adore et
t’envoi des millions de bien douces bisettes
sur ta bouche en songeant aux beaux
jours vécu ensemble et dont j’attend le
retour au plus tôt. Embrasse bien notre
Zizou pour son papa qui s’ennui loin de
vous. Je t’adore ma Jeannot des bois de toutes
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