Dans le colis il y a deux chevretons dont tu te régaleras car ils sont fameux. Deux cuisses de lapin dont je tire bien peine et une boite de Thon qui est fameux aussi
Jeanne 2 novembre 1916 : ce soir des éclairs du tonnerre c’était épouvantable
Les superstitieuses ont dit à l’atelier que tonnerre en novembre était signe de Paix et de concorde. J’y croirais bien si ça voulait être vrai Car il y a assez longtemps que tout le monde la désire Ce ne serait pas trop tôt.
Jeanne 26 mai 1916 : que rien ne vienne ça finit par désoeuvrer
Il paraît a-t-on dit ce soir qu’il y avait beaucoup de travail 120 mille mètres de lainage Seulement la laine arrive difficilement voilà l’embêtant espérons que ça ira pour le mieux
Jeanne 25 mai 1916 : Il y a longtemps qu’ils nous font flic avec leur guerre.
Georges a été ramassé. C’est une portion qui lui revient un peu. Il apprendra à connaitre la vie quand il aura mangé un peu de la vache enragée Il comprendra combien il a été bête envers les autres
Jeanne 23 mai 1916 : Le temps est comme le gouvernement tout fou tout détraqué
On dit que l’on ne donne que de la morue ou des harengs dans les tranchées les menus de doivent pas être appétissants surtout s’il fait si chaud qu’ici
Jeanne 22 mai 1916 : Louis se trouve mieux ici qu’au front
Nous avons eu un orage épouvantable aujourd’hui on a tiré les canons et je crois que c’était temps car avec la pluie il a tombé un peu de grêle Il manquera que la grêle pour nous mettre jolis je t’avais
dit que nous comptions avoir beaucoup de cerises Mais les chenilles s’y sont mises et voilà notre cueillette à trois quart partie.
Jeanne 9 mai 1916 : espérons que la guerre ne se prolongera pas
C’est moins cher que les boites de conserve il n’y a pas d’os ni de boite c’est tout à manger. Et puis c’est bien meilleur. Je sais au moins la camelote que je t’envoie. Je t’en enverrai donc un autre Dimanche avec un chévreton.
Jeanne 8 mai 1916 : vivement que la fin de la guerre vienne
Tout le monde l’espère en septembre à ce qu’il parait que ça ne peut ps aller plus loin tant mieux je la voudrais bien tout de suite moi.
Jeanne 7 mai 1916 : Comme toi je suis bien lasse de cette séparation.
Mon Simon moi aussi cette vie m’ennuie bien j’aimerais bien mieux que nous soyons réunis. Le temps passe et c’est toujours le même commerce de toujours attendre.
Jeanne 22 avril 1916 : on finit par se demander si il y aura bien une fin.
Le travail n’est guère brillant pour le moment. Si ça ne peut plus faire il y en a ailleurs je me débarrasserai toujours. Tu me diras si tu as reçu mon mandat car je tire peine.
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