Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

  • Accueil
  • Le projet
    • Une rencontre, un projet
    • Démarche
  • Toutes les lettres
    • Correspondance Simon
    • Courrier Jeanne
    • Documents
  • Contact

Jeanne 10 avril 1918 : C’est trop long quatre ans.

10 avril 2018 Laisser un commentaire

J’ai reçu aujourd’hui ta lettre du 5 avril avec tes petites violettes.

Vers toi il pleut.


Recto

.             Moingt le 10 Avril 1918
.                                           Mercredi
.            Mon Simon bien-aimé
J’ai reçu aujourd’hui ta lettre
du 5 avril avec tes petites violettes
Elles sentaient toujours bon
d’après Zizou Elle doit avoir
le nez pour sentir l’odeur Elle
a prit l’habitude de tout sentir
et de dire après « Oh ! que ça bon »
Tu me dis que vers toi il pleut
c’est partout pareil ici aussi
Pour faire les marche que
l’on vous fait faire est encore
la nuit  tu dois être joliment
fatiguer Quand donc auras
tu fini de mener cette

 

 

 

Je me demande comment on a fait pour attendre si longtemps.

Ça décourage à la fin.

Centre gauche
existence de zoulou. Le temp
me dure bien a moi aussi
On a beau espérer une fin
plus proche que l’on ne le
pense on ne la voit pas
souvent venir. Et ça décourage
a la fin C’est trop long
quatres ans. Je me demande
comment on a fait pour
attendre si longtemp Sans
désespérer que c’est long. Je
pense a ce que tu mas dis
l’autre jour des femmes qui faisaient
la vie. Tu ne tourmenterais pas
pour ça. Je voudrais bien le
savoir. Dis-le moi. tu as grand
torts car jamais je n’ai penser
a ces choses là. Ce n’est pas
digne d’une personne senser Il
faut être un peu féler pour faire ces

 

 

 

Dans quelques jours ça ira tout à fait.

Le rhume passe.


Centre droit

choses. Moi je ne pourrais m’abaisser
jusque là. Ne te fais pas de mauvais
sang a ce sujet si tu veux me faire
plaisir. Je laisse faire les autres je
vis pour nous. Moi je ne pense pas
a ce que tu pourrais avoir l’occasion
de faire. Car je ne doute pas de toi
J’ai entière confiance. Et je vis tranquille
a ce sujet. Pourtant tu sais les soldats
qui sont par là en raconte assez
Mais ça ne me touche pas. Je n’y
fait même pas attention. Car je ne
puis me figurer que ces choses peuvent
arriver. Donc ne te tourmente pas.
La santé est toujours a peu près
le rhume passe. Dans quelques jours
ça ira tout a fait. Il
n’y a que les jambes Mais il
n’y a rien a faire. Il faut si
attendre. Zizou aussi va très bien
il y a beaucoup de boue ça
ne fait guère son affaire. Le temp
semble vouloir s’élever il y a bien assez
de pluie comme ça Je voudrais
bien que vers toi la pluie s’arête
aussi car tu dois être bien mal
tout le temp dans l’humidité
Rien de nouveau depuis hier
c’est toujours même vie
J’attend impatiemment moi

 

 

 

Cette séparation est trop longue.

Cette vie m’ennuie bien.

Verso
aussi. Cette vie m’ennuie bien
Il y en a assez Cette séparation
est trop longue on finie
par en être làs. Quand la fin
c’est la réflexion que je fais
cent fois du jour.
Au revoir mon Simon a demain
encore le plaisir de te lire toujours
en bonne santé Et toujours
au même endroit
Mille grosses  caresses Ta
petite femme qui ne cesse
de penser a toi T’envois
ces plus gros baisers
Ta Nonot toute a toi
pour toujours
.        Janne

Vous pourriez aimer lire ...

8 avril 1918 : il y a de la boue à tenant et des gouttières dans notre abri.
Jeanne 11 avril 1918 : Il est encore arrivé d’autres soldats.

Vous voudriez me joindre ?

  • Vous avez des documents complémentaires?
  • Vous avez des questions?
  • Vous connaissez la famille de Simon?
  • Prenez contact avec moi !

Laissez votre message Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

Liens amis

  • Finderskeepers.fr
  • Correspondance de poilus
  • Chtimiste.com
  • Raconte-moi 14-18

Copyright © 2014 Philippe Maret | Mentions Légales