Recto
. le 21 Novembre 1917
( en haut à gauche : Je te / renvoi une /
de tes cartes et / une lettre / Simon /
Collay)
. Ma petite fenotte chérie.
Je viens de lire à l’instant ta carte
du 17 courant. Vous vous maintenez
en bonne santé c’est le principal.
. Notre Zizi se porte toujours bien et
elle attend toujours que je revienne.
Espérons que nous aurons la joie de
nous revoir le plus tôt possible. Vive-
ment la fin de cette maudite guerre
Malheureusement je ne l’espère pas de
sitôt, çà n’en prend guère la tour-
nure.
. Mamie chérie. Tu me dis que tu
veux faire porter les feuilles chez
Centre gauche
Zacco et que tu en joindras une troi-
sième : on verra ce que ça fera mais
je n’espère rien du tout !
. Hier je crois que j’ais oublier de te
dire que j’avais reçu ton coli qui con-
tenait deux boîtes de conserves et un
morceau de fourme. Je te remerci
beaucoup ma Nonot chérie et je te
bise bien fort pour ta peine. Nous
avons mangé la boîte de tripes mais
je n’ais pas encore goûté la fourme.
. Rien de changé depuis hier je t’é-
cris du même endroit. Cette nuit ça
a tombé de l’eau et aujourd’hui aus-
si ; à présent ça s’est arrêté. La com-
pagnie n’a pas étée aux traveaux
aujourd’hui mais les bôches ne se sont
pas fait commodes, toute la nuit
ils ont bombardé tout autour de
chez nous et pour le moment ils con-
tinuent ; ils ne fait pas bon se pro-
mener, aussi je ne bouge guère de
mon abri.
. Hier je t’ais écris que nous
devions partir en Italie. Il n’y a
rien de sûre à ce sujet. L’article
du journal parlait bien du général
Mordacq, mais il est possible qu’il
y ai un autre général du même
nom que le notre. Nous ne savons
Centre droit
pas à quoi nous en tenir mais tout est
possible. Pour le moment on deman-
de des volontaires pour Salonique
En attendant vivement que nous
soyons relevés de par ici ; c’est ce qui
presse le plus nous attendons avec
beaucoup d’impatience car il y en
a mare, bien mare. Je pense que ça
ne tardera pas et que dans quelques
jours nous irons au repos.
. Aujourd’hui j’ais reçu une carte
du Louis il se porte toujours bien
et il est toujours au même endroit
Il vous envoi bien le bonjour et de
bons baisers à toi et à notre Zizi.
. Et maître Georges ? Que fait-il ?
Il devait bien m’écrire à nouveau
s’il était hospitalisé mais je n’ais
encore rien reçu. Il m’écrira quand
il sera prêt de repartir.
. Au revoir ma bien chère petite
femme. Ton petit mari n’oubli
pas un instant ses deux gosses ché-
ries, à tout instant je pense à vous
et je ne cesse d’attendre et de désirer
l’heureux jour qui nous réunira
et nous permettra de vivre de plus
Verso
heureux jours que les présents.
. Embrasse bien notre gentille gami-
ne pour son papa. Quand tu l’auras
mené au médecin, tu me diras le résul-
tat.
. Bien le bonjour pour moi à ta
mère, à ta grand-mère, à chez moi
à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous et vivement le
retour de la Paix tant désirée et
tant attendue.
. A demain Mamie chérie. J’espè-
re qu’il me sera possible de lire une
longue lettre de toi. Ton Simon qui
t’aime bien … bien … de tout son
cœur qui est plein de toi. Je t’adore
de toutes mes forces, de toute mon
âme : et j’attend … j’attend toujours
de plus en plus impatiemment.
. Tout à toi pour toujours
. N’oubli pas … Attends-moi !
. Sois toujours ma Jeannot des
bois. Rappelle-toi les jours heureux
d’autrefois : nos gentilles promenades
nos petits coins solitaires où nous
étions heureux de nous savoir rien
que tous les deux. Comme c’est loin
déjà ! Comme le présent paraît amer
quand on pense à tant de bonheur
Je t’aime bien … va ! Ma Nonot
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