Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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21 novembre 1917 : toute la nuit ils ont bombardé tout autour de chez nous.

7 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Espérons que nous aurons la joie de nous revoir le plus tôt possible.

Elle attend toujours que je revienne.

.                   le   21 Novembre 1917
( en haut à gauche : Je te / renvoi une /
de tes cartes et / une lettre / Simon /
Collay)
.     Ma petite fenotte chérie.
Je viens de lire à l’instant ta carte
du 17 courant. Vous vous maintenez
en bonne santé c’est le principal.
.   Notre Zizi se porte toujours bien et
elle attend toujours que je revienne.
Espérons que nous aurons la joie de
nous revoir le plus tôt possible. Vive-
ment la fin de cette maudite guerre
Malheureusement je ne l’espère pas de
sitôt, çà n’en prend guère la tour-
nure.
.   Mamie chérie. Tu me dis que tu
veux faire porter les feuilles chez

 

 

 

Centre gauche

Il ne fait pas bon se promener, aussi je ne bouge guère de mon abri.

Les bôches ne se sont
pas fait commodes.

Zacco et que tu en joindras une troi-
sième : on verra ce que ça fera mais
je n’espère rien du tout !
.   Hier je crois que j’ais oublier de te
dire que j’avais reçu ton coli qui con-
tenait deux boîtes de conserves et un
morceau de fourme. Je te remerci
beaucoup ma Nonot chérie et je te
bise bien fort pour ta peine. Nous
avons mangé la boîte de tripes mais
je n’ais pas encore goûté la fourme.
.   Rien de changé depuis hier je t’é-
cris du même endroit. Cette nuit ça
a tombé de l’eau et aujourd’hui aus-
si ; à présent ça s’est arrêté. La com-
pagnie n’a pas étée aux traveaux
aujourd’hui mais les bôches ne se sont
pas fait commodes, toute la nuit
ils ont bombardé tout autour de
chez nous et pour le moment ils con-
tinuent ; ils ne fait pas bon se pro-
mener, aussi je ne bouge guère de
mon abri.
.    Hier je t’ais écris que nous
devions partir en Italie. Il n’y a
rien de sûre à ce sujet. L’article
du journal parlait bien du général
Mordacq, mais il est possible qu’il
y ai un autre général du même
nom que le notre. Nous ne savons

 

 

 

Centre droit

Je pense que dans quelques jours nous irons au repos.

Il y en a marre, bien marre.

pas à quoi nous en tenir mais tout est
possible. Pour le moment on deman-
de des volontaires pour Salonique
En attendant vivement que nous
soyons relevés de par ici ; c’est ce qui
presse le plus nous attendons avec
beaucoup d’impatience car il y en
a mare, bien mare. Je pense que ça
ne tardera pas et que dans quelques
jours nous irons au repos.
.   Aujourd’hui j’ais reçu une carte
du  Louis il se porte toujours bien
et il est toujours au même endroit
Il vous envoi bien le bonjour et de
bons baisers à toi et à notre Zizi.
.  Et maître Georges ? Que fait-il ?
Il devait bien m’écrire à nouveau
s’il était hospitalisé mais je n’ais
encore rien reçu. Il m’écrira quand
il sera prêt de repartir.
.      Au revoir ma bien chère petite
femme. Ton petit mari n’oubli
pas un instant ses deux gosses ché-
ries, à tout instant je pense à vous
et je ne cesse d’attendre et de désirer
l’heureux jour qui nous réunira
et nous permettra de vivre de plus

 

 

Verso

Vivement le retour de la Paix tant désirée et tant attendue.

Vivre de plus heureux jours que les présents.

heureux  jours  que les présents.
.    Embrasse bien notre gentille gami-
ne pour son papa. Quand tu l’auras
mené au médecin, tu me diras le résul-
tat.
.     Bien le bonjour pour moi à ta
mère, à ta grand-mère, à chez moi
à toute la famille. Bonne santé et
bonne chance à tous et vivement le
retour de la Paix tant désirée et
tant attendue.
.    A demain Mamie chérie. J’espè-
re qu’il me sera possible de lire une
longue lettre de toi. Ton Simon qui
t’aime bien … bien … de tout son
cœur qui est plein de toi. Je t’adore
de toutes mes forces, de toute mon
âme : et j’attend … j’attend toujours
de plus en plus impatiemment.
.   Tout à toi pour toujours
.    N’oubli pas … Attends-moi !
.    Sois toujours ma Jeannot des
bois. Rappelle-toi les jours heureux
d’autrefois : nos gentilles promenades
nos petits coins solitaires où nous
étions heureux de nous savoir rien
que tous les deux. Comme c’est loin
déjà ! Comme le présent paraît amer
quand on pense à tant de bonheur
Je t’aime bien …  va !  Ma Nonot

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20 novembre 1917 : Le boyau que nous creusions passait dans des trous d’obus à gaz.
22 novembre 1917 : Ça bombarde toujours par ici.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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