Recto
20 novembre 1914
Chère femme, parents, oncles et frères
J’attendais de vos nouvelles aujourd’hui, ayant joint
ma compagnie, ils ont été étonnés de me voir, ils me croyaient
plus malade et évacué plus en arrière ce qui fait que de
puis le 6 novembre je n’ai pas eu de lettres, savoir où
elles sont passées. Aujourd’hui ils m’ont m’en on remis
une de mon frère Joanny, elle est datée du 12 novembre
elle me donne de bonnes nouvelles de vous tous, il me dit
qu’il mène promener ma gentille Zizou qui je l’espère
continue à toujours profiter et grandir. Le temps me
dure bien de vous revoir tous il me semble qu’il y a des
années que je ne vous ai pas vu et constamment
je suis à me demander quand cette affreuse guerre
prendra fin. Ma chère femme je ne t’oublie pas
un seul instant ni toi, ni notre chère enfant. vous êtes
ce que j’aime le plus au monde et il m’est bien dure
de vivre loin de vous, quand reviendra-t-il le jour si
attendu du retour. quelle joie ce jour-là et avec
quelle impatience fébrile on l’attend. on en n’a un
qui souffre plus moralement que physiquement
on n’est à moitié abruti. Enfin ! prenons patience,
puisque nous y sommes forcés. Attendons des jours
plus cléments qui sont bien longs à venir. Ma chère
Jeanne écris moi une longue lettre pour me faire pren
dre patience car la séparation se fait plus en
Verso
plus dure à mesure qu’elle devient longue, mon
caractère s’aigri et ma patience s’affaibli de jour en
jour. Soigne bien notre petite Zizou et embrasse la
souvent et bien fort pour moi, chère petite gosse comme
c’est dure d’en être séparé. Enfin ! attendons
Cher oncle : je souhaite que ma lettre te trouve en
excellente santé ainsi que les parents et les amis
j’espère que rien ne vous contrarie et que la ville de
Montbrison est toujours calme. Je m’ennuie loin de
vous et le temps me dure de reprendre la place heureuse
que j’occupais près de vous que j’aime ; je suis à me
demander si la fin n’est pas encore plus éloignée qu’on
ne le pense, on pl parlait du mois de février et
des fois davantage. C’est bien long et d’ici là
si vous avez l’adresse exacte de Louis faites moi
la parvenir, ainsi que de ses nouvelles.
En attendant de vous lire au plus tôt je vous
embrasse tous bien fort comme je vous aime.
Au plus tôt possible de vous revoir.
Votre mari, fils, neveu et frères qui pense à vous
et vous remerci
Mille caresses et baisers à ma femme et à ma
gentille petite Zizou que vous embrasserez tous
pour son papa
Simon Collay
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