Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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7 novembre 1915 : ce très cher lieutenant est encore un parvenu

7 novembre 2015 Laisser un commentaire

Recto

Nous avons encore été obligés d’attendre la soupe qui n’était pas encore prête

Nous nous sommes envoyé quelque chose

.                  7 novembre 1915
( en haut à gauche :                         à droite à l’envers :
Ton                                                   Bien
Simon qui                                         le bonjour
t’aime bien…..bien                         de mes 3 copains
j’attend        Collay
.                       Ma Jeannot chérie
j’ai reçu hier ta lettre du 1er courant qui
contenait un mandat de 20 frs et ta lettre du
3. Joanny m’a écrit lui aussi de même mon
frère Louis et je vois avec beaucoup de plaisir
que tous dans la famille sont en bonne san-
té car j’espère que ton indisposition n’a pas
eu de suite et que ma petite femme chérie
et notre gentille Zizou vont aussi bien que possi-
ble. Le Louis va bien, il est toujours au même
endroit et il se plaint toujours de la pluie, il
me dit qu’il n’a rien reçu de la famille depuis
quelque temps. Il me charge de bien t’en-
voyer le bonjour et mille baisers au
Zizou.
.     Hier je ne t’ai pas écris. Je n’ai pas eu
le temps. toute la journée nous avons trotté
nous nous sommes envoyé quelque chose. Nous
sommes rentré à la tombée de la nuit et nous
avons encore été obligés d’attendre la soupe
qui n’était pas encore prête. J’étais très fa-
tigué et je me suis couché sitôt après avoir
mangé. Ce matin comme c’est dimanche
nous n’avons eu que revue de cantonnement
notre cher lieutenant qui commande la
compagnie nous a bien fait aligner les clous
où nous pendons nos effets et nos équipements
il aime beaucoup la symétrie : il aime bien
nous répéter qu’il ne faut pas oublier que
nous sommes soldat, il aime le service ;
mais ce très cher lieutenant n’a jamais la
( à l’envers : je te renvoi 6 de lettres. Fais moi- savoir quand
tu les auras reçu)

Verso

J’ai bien peur que la fin ne soit pas aussi proche que beaucoup ne le pensent

Il est orgueilleux comme
un paon.

saine curiosité de nous demander si nous
avons assez mangé et si la nourriture est
bonne et bien préparée, de cela il s’en désin-
téresse complètement. Inutile de te dire que
ce très cher lieutenant est encore un parvenu
au début de la guerre il n’était que simple-
ment sergent major. Il est orgueilleux comme
un paon. Ce soir à partir de midi et demi
nous partons de nouveau à l’exercice. Demain
nous devons avoir manœuvre de bataillon
.    Comme tu peux t’en rendre compte c’est
toujours la même vie bête et stupide tou-
jours l’idiotisme du régiment. Tu me dis
que d’après l’opinion de beaucoup la guerre
ne peut durer encore longtemps. Si ça pouvait
être vrai ! Hélas ! j’ai bien peur que la
fin ne soit pas aussi proche que beaucoup
ne le pense. Tu me dis que ton cousin
Chassagneux pense revenir en permission
dans deux mois. Je ne sais comment il pour-
rait faire mais je sais que moi je ne désire
pas du tout que revienne mon tour de
permission car il faudrait pour cela, que
la guerre dure encore bien du temps.
Enfin ! Patientons. Espérons : Nous l’au-
rons écris quelques fois cette phrase. Il
y a longtemps que nous attendons et que
nous patientons le plus possible et c’est toujours
l’incertitude…je viens d’être interrompu
pour partir à l’exercice. Nous arrivons il est
3h aujourd’hui on ne nous a pas fait faire
grand-chose. il ne fait pas mauvais temps
nous avons eu du soleil. Comme je te l’ai déja
écris j’ai reçu le colis postal que tu m’as
expédié. Au revoir ma bien-aimée petite
femme ton petit homme t’adore et t’embrasse
bien fort sur tes lèvres. Souviens-toi des 7 jours
Mille bisettes à notre gentille gamine. Bien des
choses à toute la famille. bonne santé à tous

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Jeanne 7 novembre 1915 : ton père a fait venir du cidre
Jeanne 9 novembre 1915 : Zizou parle souvent de son Papa de la guerre.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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