Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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19 novembre 1917 : Ça ne nous dit rien de remonter aux avants- postes.

5 décembre 2017 Laisser un commentaire

Recto

Elle veut venir me chercher.

Elle parle toujours de son papa de la guerre.

.                  19 Novembre 1917
.           Bien chère petite fenotte
.          Je viens de recevoir ta carte du
15 courant. C’est toujours avec beau-
coup de plaisir que je lis de bonnes
nouvelles de mes deux gosses chéries.
.    Notre Zizou est toujours en bonne
santé, elle a bon appétit et est tou-
jours bien diable. Elle parle toujours
de son papa de la guerre qui ne vient
pas, elle veut venir me chercher. Si
elle pouvait avoir le pouvoir de me
faire revenir, de venir me chercher et
de m’emmener. Elle t’a chargé de
me biser pour elle ; seulement elle
ne comprend pas comment je le sau-
rai qu’elle me bise bien fort. Embrasse
la bien pour son papa et dis-lui que
je serais bien content de la revoir ;
que si je ne reviens pas c’est que cela
m’est impossible.
.    Pour moi rien de nouveau depuis
hier. Je me porte toujours bien et je

 

 

Centre gauche

Toute la compagnie, sans exception est partie aux travaux.

J’étais chargé de la
désinfection.

t’écris du même endroit qu’hier
Le bruit qui courait que nous se-
rions déménager ce soir n’était pas
fondé car il n’en est plus question.
.    Ce matin de très bonne heure
toute la compagnie, sans exception
est parti aux traveaux. Moi je n’y
suis pas allé car j’étais chargé de la
désinfection du cantonnement avec
un autre de mes camarades. Demain
matin ce sera à moi d’y aller.
.    Mamie chérie. Tu me dis que tu
as demandé pour les demandes de
sursis, on t’a dit qu’il ne fallait
que deux feuilles. Moi j’ais deman-
dé à Faure Philibert qui a fait sa
demande, il m’a dit qu’il en fallait
trois car il y a une feuille qui doit
aller à la mairie de Montbrison
si la demande était accordée. Il
faut que j’envoi les trois feuilles a
la fois à l’inspecteur dont Phili-
bert me donnera l’adresse. Je crois
que nous nous donnons du tracas
pour rien, je n’ais pas le moindre
espoir de réussite. Si tu crois que
c’est la peine d’essayer fais venir
une troisième feuille que tu me
renverras avec les deux autres quand
Zacco les aura signé et rempli les
demandes que j’avais laisser sans
réponse.

 

 

Centre droit

Ça lui fait l’occasion de rester quelques jours de plus tranquille.

Georges est rentré à
l’hôpital.

Tu me dis que Georges est rentré a
l’hôpital pour des furoncles sous les
pieds ; il m’avait écrit que c’était
aux cuisses qu’il avait des furoncles.
Ce me semble plus probable. Ça lui
fait l’occasion de rester quelques
jours de plus tranquils ; que ça le
tienne le plus longtemps tranquil
et à l’abri.
.  Rien d’intéressant à t’apprendre
Nous avons toujours le même temps
souvent du brouillard le matin.
Il ne pleut pas c’est déjà beaucoup
Ici nous sommes assez bien logés.
Le secteur n’est toujours pas fa-
meux et ce n’est pas le rêve que
d’être en ligne par ici. Ça ne nous
dit rien de remonter aux avants-
postes. Nous ne savons toujours
pas quand nous déménagerons de
ce secteur ; le temps nous dure
bien pourtant. Le premier batail-
lon du régiment a eu pas mal d’é-
vaccués pour les gaz.
.        Au revoir petite Jeannot
des bois. J’espère te relire demain
et avoir encore de bonnes nouvelles
de tous ceux que j’aime.
.    Mille bisettes à notre Zizou
Bien le bonjour à tous nos chers
parents à qui tu diras bien

 

 

 

Verso

.    Je t’embrasse bien tendrement.

A demain Mamour.

des choses de ma part.

A demain Mamour. Ton Si-
mon ne t’oubli pas un instant.
Je t’adore de toutes mes forces, de
tout mon cœur toujours aussi aimant
et plein de tendresse pour toi.
.    Je t’embrasse bien tendrement
partout ta chère figure ; sur tes
lèvres, tes yeux, ton cou, partout
Souviens-toi ! N’oubli pas
Je t’adore et j’attend !
Mille millions de bien douces
caresses à ma Jeannot et à notre
gentille petite Zizou.
.    Tout à toi pour toujours
.       Simon       Collay

Je te renvoi une de tes lettres

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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