Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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29 mars 1918 : j’attends toujours de tes nouvelles avec beaucoup d’impatience.

3 avril 2018 Laisser un commentaire

J’attends … j’attends … je ne cesse d’attendre.

Je suis inquiet.

 

.                                                          29 mars 1918

.                 Ma Jeannot bien-aimée

.        J’ais reçu hier soir ta lettre du 24 courant. Décidément
je crois que nous n’avons pas de chance du tout, tu as encore
été fatiguée et tu me dis que la santé ne va pas du tout . C’est
réellement de la malchance et j’ais peur que tu tombe sérieuse-
ment malade ; aussi j’attends toujours de tes nouvelles avec
beaucoup d’impatience. Quelle existence ! … si ça ne se termi-
ne pas bientôt il y a de quoi désespérer. Tu me dis que vous
n’avez toujours pas la pluie et que si ça continue vous ne
pourrez pas faire semer car ça n’est pas encore bêché ; toutes
les misères, quoi. Vous avez tu pain immangeable, notre Zizi
ne peut plus avaler la soupe. Oh ! Ils pouvaient bien se ficher
des bôches. pour peus que ça continu la situation sera belle
en France.

.            Hier soir nous avons déménagé, mais notre voyage a été
vite fait car nous sommes à côté où nous étions. seulement
à présent ma compagnie est de soutient. Je me porte bien
.       Aujourd’hui il fait vilain temps ; du vent et de la pluie
J’ais les pieds gelés. Il ne fait pas chaud à rester immobile
.                Au revoir Mamour. Je ne t’écris pas plus longue-
ment car je suis tout assommé, j’ais mal à la tête.
.    J’attends avec beaucoup d’impatience que les lettres soient
arrivées en espérant apprendre de meilleures nouvelles de ma
petite fenotte. Je suis inquiet.
.         Embrasse bien notre gamine pour son papa qui
s’ennui de plus en plus loin de vous et qui attend impatiem-
ment la fin de ce cruel cauchemard. Vivement ! … bien vive-
ment la Paix. … Bien des choses et bien le bonjour pour
moi à ta mère et à toute la famille. Vivement que nous
soyons tous réunis à nouveau et que nous puissions vi-
vre une vie meilleure . … J’attends … j’attends … je ne cesse
d’attendre.
.            Ton Simon tout à toi et qui t’envoi ses plus douces
caresses et bisettes comme pendant la permission déjà bien
loin. Je t’adore ma Nonot … de tout mon cœur … de tout
mon être. Je t’aime … rien que toi toute seule Mamie des
bois. Je t’embrasse bien fort – passionnément. Souviens-toi !
.        Aurais-je de tes nouvelles meilleures qu’hier. il me
tarde de te lire. Je pense à toi et à notre Zizi continuellement
Ton petit mari tout à toi      Simon     Collay

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Ont participé à ce site, par ordre chronologique

- Jacques, collectionneur, a découvert le corpus de travail
- Anne, documentaliste, en a saisi l'importance et l'exploitation possible
- Philippe, enseignant en histoire, s'est engagé à les publier, décrypter, analyser, et à faire les recherches nécessaires à leur compréhension et interprétation
- Aniki, photographe, a fait les photos
- Kristof et JP, ont créé et codé le site.
- Brigitte, retraitée de l'enseignement, joue au webmaster

Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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