. 23 Octobre 1917
( en haut à gauche : Simon/Collay)
. Ma Jeannot bien-aimée
. J’ais reçu ce soir ta carte du 20 courant. C’est
toujours avec beaucoup de plaisir que je reçois tes
lettres et que j’apprend de bonnes nouvelles de tous ceux
que j’aime et loin desquels je m’ennui beaucoup.
Notre Zizi se porte toujours bien et a bon appétit.
Ça fera une grande fille mais qui a besoin de devenir
raisonnable . tu me dis que ça gèle toujours et qu’il
fait déjà bien froid. Ici c’est bien à peu près le
même temps, la pluie est revenue depuis ce matin
C’est assez embêtant car nous nous attendons à dé-
ménager demain et nous nous y préparons. Il
est à peu près sûre que nous irons où nous pen-
sions. Ce n’est pas le rêve et ça fait de la peine
à tous, il y en a plus que mare de cette existen-
ce où l’on joue sa vie et où l’on est pris pour
des guignols à chaque instant. J’attend avec
impatience des nouvelles du Georges car ça fait
déjà quelques jours que je n’ais pas de ses nouvelles
Il doit en voir de cruelles lui aussi, il me tarde
de savoir comment il s’en sera tiré. Tu me dis
que tu as reçu un billet pour aller à l’enterre-
ment de la mère de mon patron ; certe ça va lui
faire de la peine d’apprendre la mort de sa mère
mais sans doute qu’il aura une permission.
. Pour moi rien de changé à part notre déména-
gement pour demain ; sans doute que nous allons
assister à quelque coup de Trafalgar. Espérons que
ça se passera du mieux possible et que la chance
ne nous abandonnera pas.
. Au revoir petite femme. Embrasse bien notre
gamine pour moi. Bien le bonjour et bonne
santé à toute la famille.
. Ton Simon qui ne cesse de penser à toi t’en
voi ses plus tendres caresses et t’embrasse bien
fort comme pendant ces quelques jours heureux
si vite passés. Vivement … bien vivement la Paix
que nous soyons réunis pour toujours. Je ne
pense que cela et j’attend impatiemment. A
demain ma Nonot. N’oubli pas… attend
moi ! Je t’adore et ne puis être heureux sans toi.
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