Ma Jeannot chérie

Correspondance d’un soldat de la guerre 14-18

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18 mai 1918 : la séparation est bien trop longue.

18 mai 2018 Laisser un commentaire

 

J'ai pris mon courage à deux mains et j’ai lavé ma capote.

Ça fait plaisir de se débarbouiller.


Recto
.              18 Mai 1918

.            Ma Jeannot chérie

.         Je t’écris ce matin car cet après-
midi je n’aurai pas le temps. Il faudra
que je fasse marcher les douches pour la
compagnie : j’en profiterai pour en pren-
dre une bonne, avec la chaleur qui fait
ça fait plaisir de se débarbouiller com-
plètement.
.          Je n’ais pas grand chose à t’ap-
prendre depuis hier soir. Je me porte
toujours bien et nous avons un temps
superbe. Hier soir j’ais pris mon
courage a deux mains et j’ais lavé
ma capote. J’ais transpiré pour faire
.                                                        ça.

 

 

 

Ce matin la compagnie est repartie à l’exercice.

J’en profite pour t’écrire.

Centre gauche
Ce matin la compagnie est repartie
à l’exercice : je suis resté au canton-
nement et j’en profite pour t’écrire.
.        On vient de me dire que nous dé
ménagerions après demain. Nous
quitterions le patelin où nous sommes
pour aller on ne sait pas trop où.
Nous prendrions le chemin de fer,
paraît-il ; mais la destination ? in-
connue jusqu’à présent. Enfin ! atten-
dons nous verrons bien. Si seulement
je prenais le train pour aller te biser
bien fort et goûter quelques jours heu-
reux près de toi et notre Zizou. Mal-
heureusement il n’y faut pas encore
songer ; si les permissions ne marchent
toujours pas plus vite je ne vous pas
mon tour arriver de sitôt. Pourtant
je suis pressé, très pressé ; la séparation

 

 

 

Embrasse bien fort notre gamine pour son papa.

Quelle vie !


Centre droit
est bien trop longue, je m’ennui loin de
mes deux gosses chéries. Ah ! vivement
la fin de ce cauchemard et le retour
définitif près de vous. Je ne cesse d’atten-
dre … malheureusement les évènements
ne sont toujours pas favorables à la
Paix tant désirée … Quelle vie !
.        Au revoir Mamour. J’espère
pouvoir te relire aujourd’hui et avoir
de bonnes nouvelles de tous ceux que
j’aime. Embrasse bien fort notre
gamine pour son papa qui pense
à vous constamment. Bien le bon-
jour à ta mère, à ta grand-mère,
à toute la famille. bonne santé
et bonne chance à tous.
.         Ton petit mari qui t’aime
de toutes ses forces t’envoi de bien
doux baisers et tendres caresses comme

 

 

 

J’ai un mal de tête que je n’en vois pas clair.

La perme déjà si loin.

Verso
pendant la perme déjà si loin. Tes ca-
resses me manquent petite fenotte. J’attends
impatiemment.
Je ne sais pas si c’est la chaleur mais
j’ais un mal de tête que je n’en vois
pas clair. Ça passera bien ….

.   Ton Simon qui t’embrasse passioné-
ment des millions de fois bien fort partout !
.   Je t’adore, tu es tout pour moi. Je trouve
le temps bien long loin de toi.
.       A demain Mamie des bois

Je te renvoi trois de tes lettres. N’oubli
pas de me dire si tu les reçois.

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Le soldat Simon Collay

Portrait de Simon Collay

Simon Pierre Collay naît le 2 décembre 1888 à Montbrison. Son père, Pierre, est journalier et sa mère, Benoite Cote, est ménagère. Ils ont respectivement 27 et 25 ans. On ne sait rien de son parcours scolaire mais arrivé au service militaire, en 1909, il a un degré d’instruction générale évalué à 3. (Sur une échelle de 3.) Physiquement, il mesure 1 mètre 61, a les cheveux et sourcils châtains, il a le nez, la bouche et le menton moyen, le visage ovale. Il exerce le métier de plâtrier peintre. Il est incorporé au 38ème régiment d’infanterie de Saint Etienne, le 7 octobre 1909, sous le matricule 1264 et le quitte deux ans plus tard le 24 septembre 1911, muni de son certificat de bonne conduite. C’est ce même régiment qu’il rejoint lors de la mobilisation. Il se marie avec Jeanne Vachez le 14 janvier 1913, à Moingt. Ils ont une petite fille née peu avant la guerre. Sources : Archives Départementales de la Loire : 3NUMEC/3E148_40 et 47 NUM-1R1574 "

jeannotJeanne Vachez est née le  8 octobre 1891. Elle est la fille de François Vachez, maçon agé de 43 ans d’Antoinette Faverjon ménagère âgée de  33 ans. Ils demeurent  à Moingt (aujourd’hui intégré à la commune de Montbrison), dans le bourg. On sait peu de chose de sa vie avant la guerre : on peut supposer qu’à l’école la maitresse devait apprécier son écriture très belle , moins sans doute son orthographe…A moins d’un niveau très faible en calcul, , elle aurait  eu la mention 3 pour le degré d’instruction au  conseil de révision mais les femmes n’y allaient pas. Au recensement de 1911 elle est tisseuse chez Epitalon tout comme sa cousine Marie qui habite la maison voisine. Elle se marie avec Simon, le 14 janvier 1913, à Moingt , à quatre heures de l’après-midi. Les deux époux sont majeurs mais il est précisé qu’il se fait avec le consentement des parents. A ce moment là Jeanne est passementière. Il y a quatre témoins : Etienne, le frère de Jeanne, Joanny, le frère de Simon et deux amis du couple. Ils sont domiciliés à Montbrison, quai Saint Jean.

Avertissement

Suite à un problème avec notre hébergeur/serveur, le site a perdu les lettres du 14 juin au 31 octobre (43 courriers,). Nous allons rééditer ces correspondances dans les semaines à venir. Merci de votre compréhension.

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