Recto
12 juin 1915
( au dessous de la date, de côté :je te renvoi
5 de tes lettres n’oubli pas de m’avertir
quand tu les recvras. Ta lettre du 28 ne
m’est pas parvenue )
Ma Jeannot chérie
Je viens de recevoir ta lettre du
8 juin, c’est avec beaucoup de
plaisir que je l’ai lue, car j’attend
ais de vos nouvelles avec beaucoup d’im
patience. Vous vous portez tous toujours
bien. J’en suis très content. Notre Zizou tant
aimée profite toujours et deviens de plus en plus
gentille, ses manières en effet doivent êtres charman
tes et bien drôle ; le temps me dure bien de vous
revoir toutes deux, mes chéries, mes deux êtres chers
Je vous aime tant que pas un seul instant
je ne cesse de penser à vous et c’est avec énormé
ment d’impatience que j’attends l’heureux jour
du retour près de vous. Chère femme, tu dois avoir
eu beaucoup de peine pour conduire la main
inexpérimentée de notre Zizou , tu me l’explique
ras dans ta prochaine lettre. Je te re remerçi de
ton attention qui m’a causer beaucou de
plaisir. Je suis heureux de savoir que Zizou ai-
me bien son papa soldat. Chère gamine quand
pourrais-je t’aider moi aussi à écrire. Quand pour
rais-je te donner tes premières leçons ? Hélas ! C’est
bien long et bien triste ; la vie n’est pas belle loin
de mes êtres aimés. Vivement la fin et le retour de
notre bonheur.
Ce matin nous avons assistés à la grande ré
cérémonie de la remise de la Croix de guerre à plu
sieurs officiers. Ca m’a plutôt laissé froid et je croix
crois que je ne suis pas le seul. A ce sujet notre
Verso
général de brigade nous a fait un grandiose spiche
Dont voici un passage. J’espère que vous ferez votre
possible pour suivre l’exemple qui vous a été donné
par les officiers que je viens de décorer de la médaille de
la Croix de guerre. Il en reste encore une ample moisson.
Quand vous êtes dans vos tranchées d’avants-postes
voyez devant vous les champs de coquelicots couleurs de sang
des pointes y brillent ce sont des Croix de guerre, il
faut aller les chercher). Je ne vous en dis pas
davantage mais je crois bien que ceux qui ont tressail
lient d’impatience pour aller faire la dite moisson,
ceux-là ne doivent pas être nombreux.
Chère femme : Tu diras bien le bonjours à notre
oncle que j’embrasse bien fort et que je remercit de
tout cœur pour tout l’intérêt qu’il nous porte. Dis
lui bien que je ne l’oubli pas et que je ne serai jamais
un ingrat. Bien le bonjours à tous mes parents
et à ta mère. De même à madame Berger et à tous
les amis. J’ai remerci reçu une carte de mon cousin
Faure, il se porte toujours bien et me dit qu’il n’a
pas trop à se plaindre.
Nous conservons toujours le beau temps et je
souhaite que vers vous il en soit pareil.
Au revoir ma chère Jeannot ! Ton petit
homme t’adore tout plein et est très impatient
de pouvoir te prodiguer ses caresses et ses bien doux
baisers et de pouvoir aussi recevoir les tiens.
Vivement que cette maudite guerre se termine
en attendant je t’embrasse bien tendrement, comme
autrefois quand nous étions isolés dans nos bois.
Rappelle-toi tout ce bonheur passé et tant regretté
Mille bisettes à notre gentille gamine. Au
plaisir de te relire. Je t’aime… !… bien….
J’attend toujours l’heureux jour
Ton Simon Bien le bonjour de mes
Collay trois copains
——————————————————————————————————
Ce n’est pas la première fois que Simon envoie des fleurs collées sur la lettre, mais c’est la première fois qu’il appose des lettres entrelacées, on reconnait le S et le J de Simon et Jeanne mais également le Z pour Zizou qui rappelons-le, s’appelle en réalité Antoinette…..
Laissez votre message